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Actualités - CHRONOLOGIE

ACCESSOIRES Johnny Farah, un Scandinave à Saifi Village

Pardon, Madame Piaf, Johnny est un ange. Du moins ce Johnny-là, qui arpente chaque après-midi les ruelles piétonnes de Saifi Village, la démarche légère malgré son gros mystérieux sac à dos, le visage rondouillard surmonté de boucles qui grisonnent un peu, vu que malgré les apparences il n’est plus un adolescent, et surtout ce sourire accompagné d’un mot gentil pour chacun. Sa boutique est dans le coin. Un espace plutôt vaste, murs de béton et plancher de bois vieux, parfumé de cuir avec, pour l’habillage sonore, les martèlements cadencés de l’atelier en mezzanine. Mais ce lieu qui semble avoir toujours été là n’est pas un point de départ, encore moins un point d’arrivée ! Dans les années soixante, Johnny Farah était un étudiant en génie au Danemark. Pour se faire un peu d’argent de poche, il fabriquait quelques ceintures, puis des sandales pour en arriver aux blousons et aux sacs. L’affaire se faisant sérieuse, il renonce au génie et devient designer cordonnier par instinct. De retour au Liban dans les années 70, il ouvre la boutique If à la rue Abdel Aziz dans laquelle il expose ses premières collections composées à partir de jeans usagés. Sa fameuse jupe longue composée à partir d’un pantalon fendu rapiécé d’un triangle sera exposée 9 ans au Musée du costume à Paris ! Dans la folie hippie de ces années-là, If connaît un succès retentissant auprès de toute une génération. La guerre exile Johnny à New York, où il dessine des collections d’accessoires en cuir pour DKNY et Kole Hahn. Mais déjà, dès le début des années 90, il songe au retour. En 1996, c’est chose faite. Il se réinstalle à Beyrouth et ouvre son propre espace dans ce quartier piétonnier parfumé d’histoire qui lui ressemble. Là, ses sacs et ses ceintures, ses mules et ses ballerines obéissent aux critères scandinaves de pureté, de qualité, d’allure et surtout de maniabilité : formé au Danemark, Farah est d’abord un esprit pratique. Pour lui, les véritables passionnés de mode sont des hommes et des femmes pointus qui portent des objets exclusifs et n’ont envie de ressembler à personne, ni de faire la réclame pour les signatures confirmées et affichées en grand sur leurs objets personnels. En marge de la ligne cuir commerciale fabriquée sous son contrôle en Turquie, c’est à Saifi Village que se crée sous vos yeux la collection « hand made », une série exclusive entièrement assemblée, cousue à la main et réservée aux happy few. Déjà, l’atelier est débordé et la production s’épuise. En attendant l’ouverture d’un atelier plus grand, demain, il faudra vous lever tôt !
Pardon, Madame Piaf, Johnny est un ange. Du moins ce Johnny-là, qui arpente chaque après-midi les ruelles piétonnes de Saifi Village, la démarche légère malgré son gros mystérieux sac à dos, le visage rondouillard surmonté de boucles qui grisonnent un peu, vu que malgré les apparences il n’est plus un adolescent, et surtout ce sourire accompagné d’un mot gentil pour chacun. Sa...