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Alan Shearer, l’adieu d’une idole

Alan Shearer, qui a annoncé samedi mettre fin prématurément à sa carrière, était devenu une icône populaire à Newcastle, un club anglais de football avec lequel il n’a pas obtenu les récompenses que son talent incomparable de buteur lui promettait. Une blessure à un genou a eu raison du généreux et combatif Shearer. À 35 ans, l’ancien capitaine de l’Angleterre pensait aller au bout de sa 19e saison professionnelle avant de raccrocher. Mais le sort ne lui en a pas laissé le loisir, l’interdisant de disputer les trois derniers matches de la saison. Déjà, l’an passé, le capitaine des « Magpies » avait pensé arrêter. Mais il était finalement revenu sur sa décision, ne souhaitant pas laisser le club de sa ville de naissance dans l’embarras. Son départ l’aurait d’ailleurs privé d’un dernier exploit. En février, Shearer a battu à St James Park face à Portsmouth le record de buts marqués par un joueur de Newcastle et détenu par Jackie Milburn (200 buts). Son prestige en est sorti encore grandi, l’inscrivant définitivement parmi les légendes « geordies ». Espérances Samedi, alors que son départ venait d’être officialisé, une banderole trônait dans St James Park : « Merci pour dix grandes années. » Shearer avait transféré de Blackburn en 1996 pour 15 millions de livres, une somme alors record. Il avait refusé au dernier moment une proposition de Manchester United. Un choix du cœur qui ne concrétisera pas toutes ses espérances. En dépit de ses buts, amenés par son sens du placement, la puissance de sa frappe et son impressionnant jeu de tête, Shearer ne gagnera jamais aucun trophée avec Newcastle. Mais il n’en part pas aigri pour autant. Son dernier but, le 206e avec les « Magpies », le 10e de sa saison, il l’avait marqué la semaine passée sur penalty lors de la victoire sur le rival local Sunderland (4-1), dix minutes avant de sortir en boitant, blessé. « Mon rêve comme enfant était de jouer pour Newcastle et de marquer des buts à St James Park, explique-t-il. Ça n’importe pas que je n’aie pas gagné de titres parce que je l’ai fait à ma façon et j’ai vécu mon rêve. Vous ne pouvez comprendre cette mentalité que si vous venez de cette région. » Son seul titre, il l’a donc gagné en devenant champion 1995 avec Blackburn, marquant 34 buts en 42 matches. Fils d’un employé d’une usine métallurgique de Newcastle, Shearer avait commencé sa carrière à Southampton avant de gagner Blackburn où il marqua plus de 30 buts par saison durant trois années d’affilée. Taciturne Avant d’être idolâtré pour la longévité de sa carrière (379 buts en 733 matches) et son attachement à son club, Shearer n’avait pas toujours fait l’unanimité, faute d’un palmarès plus étoffé et d’avoir fréquenté les plus grands clubs de Premier League. Son comportement souvent abrupt avec la difficile presse britannique avait desservi aux yeux du public cet homme d’apparence taciturne. Cette relation difficile a pesé sur son image en équipe d’Angleterre, pour laquelle il présente pourtant un bilan de 30 buts en 63 sélections. Meilleur marqueur anglais à l’Euro 96 avec 5 buts en 5 matches, il dut ensuite faire face à la concurrence des Robbie Fowler, Michael Owen, Kevin Phillips et autre Emile Heskey. Une grave blessure à une cheville faillit mettre un terme à sa carrière, mais à force de travail et de détermination, il regagna sa place. Au lendemain de l’élimination sans gloire des Anglais lors du premier tour de l’Euro 2000, il avait confirmé qu’il prenait sa retraite internationale, une décision déjà annoncée avant l’Euro. Depuis samedi, la dernière page s’est tournée.
Alan Shearer, qui a annoncé samedi mettre fin prématurément à sa carrière, était devenu une icône populaire à Newcastle, un club anglais de football avec lequel il n’a pas obtenu les récompenses que son talent incomparable de buteur lui promettait.
Une blessure à un genou a eu raison du généreux et combatif Shearer. À 35 ans, l’ancien capitaine de l’Angleterre...