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Népal - Appels à de nouvelles manifestations aujourd’hui contre le roi La police tire sur la foule à Katmandou : 3 tués

Plusieurs dizaines de milliers de Népalais ont protesté hier contre le roi à la périphérie de Katmandou lors de manifestations au cours desquelles trois manifestants ont été tués par la police. D’immenses foules ont convergé hier vers Katmandou, parfois entrant dans la ville et bravant policiers et militaires déployés en nombre autour du périphérique, à l’intérieur duquel le couvre-feu était en vigueur, avec ordre de tirer à vue sur les contrevenants. En plusieurs endroits, les forces de sécurité ont tiré des balles et des grenades lacrymogènes sur les opposants et mené des charges avec leurs matraques en faisant 3 morts et des dizaines de blessés, selon des témoins et un médecin. Mais estimant que la protestation contre le roi Gyanendra, qui s’est arrogé les pouvoirs absolus le 1er février 2005, était un « succès », les 7 principaux partis politiques à l’origine du mouvement ont appelé à descendre à nouveau massivement dans la rue aujourd’hui à Katmandou. « Nous appelons tout le monde à participer à une manifestation massive sur le périphérique vendredi à midi », ont-ils indiqué. Le mouvement « va se poursuivre avec plus d’intensité dans la capitale et dans tout le pays jusqu’à nouvel ordre », ont-ils ajouté, alors que la grève générale illimitée en était hier à son 15e jour. Les autorités, qui avaient imposé le couvre-feu jusqu’à 20h00 hier, ont répliqué en le prolongeant jusqu’à 3h00 aujourd’hui, a indiqué la télévision publique. « Trois personnes, parmi au moins 40 protestataires blessés amenés à l’hôpital, sont mortes », a indiqué à l’AFP le docteur Deepak Regmi, du Model Hospital de Katmandou. « La plupart des blessés ont des blessures par balle. Environ 12 sont dans un état critique », a-t-il ajouté. La police a tiré sur la foule à l’une des principales entrées de Katmandou, Kalanki, à la lisière ouest de la ville. Des témoins et un défenseur des droits de l’homme ont dit y avoir vu au moins un homme mort, ainsi qu’une femme et un enfant apparemment sans vie. Un photographe de presse y a aussi vu 3 hommes être battus jusqu’à l’évanouissement par la police. Des milliers de manifestants avaient convergé dans la matinée vers Kalanki, où un grand nombre de soldats et policiers étaient déployés. À la limite nord de la capitale, à Gongabu, plusieurs milliers de personnes se sont également rassemblées à l’extérieur et à l’intérieur de la zone de couvre-feu. Environ 35 personnes ont été battues par la police qui refoulait la foule. « Nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour la démocratie », a dit l’un des manifestants. « Nous n’avons pas peur d’eux. Nous avons donné de nombreuses chances à la famille royale, mais le roi nous a ignorés », a-t-il ajouté. À la lisière nord-est de Katmandou, à Chabahil, quelque 10 000 personnes ont également protesté contre le roi. Plus d’une dizaine de manifestants sont déjà morts depuis le début du mouvement, près de 4 000 personnes ont été arrêtées selon l’ONU. En dépit de cette journée sanglante, l’envoyé spécial du gouvernement indien à Katmandou, Karan Singh, qui a rencontré le roi hier, a dit avoir bon espoir qu’il fasse « rapidement une annonce ». Selon des sources officielles, le monarque envisagerait de reprendre la vieille garde politique pour former un nouveau gouvernement, une formule que rejette l’opposition.
Plusieurs dizaines de milliers de Népalais ont protesté hier contre le roi à la périphérie de Katmandou lors de manifestations au cours desquelles trois manifestants ont été tués par la police.

D’immenses foules ont convergé hier vers Katmandou, parfois entrant dans la ville et bravant policiers et militaires déployés en nombre autour du périphérique, à l’intérieur duquel le...