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Les lecteurs ont voix au chapitre

Des lustres perdus Chaque jour qui passe représente des lustres de perdus pour les jeunes. Nous sommes fatigués, enragés et surtout déçus ! Déçus d’une classe politique entièrement sourde, ou du moins dure d’oreille, complètement dépassée par les événements. Je pense qu’une dose adéquate de vitamines lui est nécessaire, vous ne croyez pas ? Pourquoi pas des vitamines C ? Mais, dites, la vitamine C, on en trouve dans les oranges… Pourquoi avez-vous peur d’un peu de fraîcheur ? Bientôt l’été débarquera et qui y a-t-il de mieux qu’un bon verre de jus d’orange bien frais ? Pourquoi ne pas changer de cassette ? On en a marre des vieux films et, pour une fois qu’on propose quelque chose de bien, c’est la panne totale ! Ce qui se passe aujourd’hui est simple. Je résume : Allô oui ? Qui ? Le Liban ? Vous demandez à parler à la paix ? Ah... Heu je crois que vous devriez patienter, je vous mets « on hold ». Eh ben merci messieurs les standardistes, mais ça fait assez longtemps qu’on attend. Vous voulez savoir qui je suis ? Facile : je fais partie d’une génération forte, courageuse et unique ; nous ne sommes pas près de nous rendre. En fait, notre guerre ne fait que commencer. Cette génération qui vous hante, cette génération qui n’a pas froid aux yeux va enfin pouvoir réaliser son rêve. C’est la génération Aoun, comme l’a surnommée M. Pierre Raffoul. Je voudrais simplement faire remarquer à tout un pays que pour nous, le général Michel Aoun a toujours été notre chef d’État. Et jour après jour, notre confiance en lui s’accroît ; nous avons suivi sa voie, sa doctrine ; nous avons attendu son retour. Et c’est lui qui, il y a dix-huit ans déjà, avait rendu à l’armée sa dignité et à un peuple son espoir. Général, vous avez fait de nous des hommes et nous sommes tous derrière vous. Nous comptons sur vous comme vous pouvez comptez sur nous. Bruno MELKI Partir… pour mieux revenir Le climat politique et économique morose dans lequel se trouve le pays me pousse à partir pour quelques semaines pour me ressourcer dans un pays qui n’est pas logé à meilleure enseigne, mais dans lequel les montagnes et la nature en général sont bien préservées et propices à la réflexion. Ce sentiment de lassitude et parfois d’abattement, je le partage avec une large frange de la population qui ploie sous le poids d’une crise économique qui perdure, de prestations sociales quasi inexistantes de l’État et surtout d’horizons politiques peu engageants. Un an après le 14 Mars, la classe politique qui se régénère est dans l’impasse sur des dossiers cruciaux pour l’avenir du pays comme l’avenir de la présidence de la République, les armes du Hezbollah, les relations avec la Syrie, pour ne citer que cela, sans compter la crise économique qui plonge la population dans la misère. Il est vrai que des considérations régionales et internationales commandent le règlement de certains de ces dossiers, mais la désinvolture et l’égoïsme avec lesquels les responsables agissent sont proprement sidérants. Cette fois, je pars (ainsi que beaucoup d’autres pour des périodes plus ou moins longues), mais c’est aux dirigeants actuels, s’ils ont un minimum de conscience, de partir pour mieux revenir ou ne pas revenir du tout. Je ne pars pas par lâcheté, mais pour ne pas tomber dans le désespoir qui tue. Je pars pour souffler un peu après avoir été abreuvé d’un quotidien médiocre sur tous les plans depuis quinze ans, ou même trente ans, je dirais. Je parle surtout du gâchis de ces quinze dernières années et spécialement de celui qui a succédé à la libération du pays, en 2005, de la tutelle. À l’immensité de l’espoir suscité le 14 Mars a succédé un abysse de déceptions consécutives. Je n’en reviendrai pas, mais je partirai quand même pour quelque temps. Le temps que l’espoir me revienne. C’est vital. Paul SAWAYA Encore de l’audace Non content de proposer un simple projet de loi électorale, M. Karim Pakradouni a mis au point un nouveau projet de système électoral qui rompt avec une tradition ancestrale et qui met fin à ce qu’il y avait de plus libanais dans notre République. Le passage du scrutin de liste au scrutin uninominal est une première. Il vient juste à temps pour répondre aux vœux de Bkerké, qui avait déclaré il n’y a pas longtemps : « Dans tous les pays du monde, le nombre de circonscriptions est égal au nombre de députés, de façon à ce que chaque député connaisse ses électeurs et vice versa » (L’Orient-Le Jour du lundi 13 mars 2006). En même temps, M. Pakradouni se réclame de Taëf. Il se hasarde à faire revivre ce qui était resté lettre morte jusqu’ici, notamment les vœux futuristes de ce texte-là : la création d’un Sénat et l’abolition du rôle médiateur des communautés dans la représentation politique. Dorénavant nous ne serons plus représentés en tant que communautés, mais en tant que citoyens. L’abolition du confessionnalisme politique – un grand miracle pour le Liban – devient aujourd’hui une réelle possibilité. Je ne vois à l’horizon qu’un seul nuage qui risque de gâcher la fête. On supprime le rôle politique des communautés, mais on maintient le besoin de répartir les sièges parlementaires à égalité entre chrétiens et musulmans. Autrement dit, les Kataëb se contentent de supprimer le communautarisme (Tâ’ifiyyat), mais pas le confessionnalisme (mot qui n’a pas de correspondant en arabe). Est-ce que cela vous paraît satisfaisant, à supposer qu’en bon républicain vous soyez en faveur de l’abolition de tout rôle politique des communautés ? Joseph CODSI NB - J’invite les lecteurs de L’Orient-Le Jour à participer au groupe de réflexion République communautaire : http://groups.yahoo.com/group/republique-communautaire/ Altruisme libanais Je veux juste faire part d’un petit constat. Il concerne ce phénomène merveilleux de l’esprit libanais que nous permet de vivre le Loto deux fois par semaine. En effet, grâce à une collecte générale de millions de Libanais bien généreux et altruistes, un de nos citoyens, toutes les quelques semaines, devient un heureux millionnaire. Ce n’est pas beau, cette union nationale? Jacques SULAHIAN Les véritables héros Le coût d’un tribunal international est estimé à 150, à 250 millions de dollars, appelés à être réglés par l’État libanais. Les disparus de la guerre, eux, n’ont pas cette chance. On les oublie, même au lendemain de la commémoration du 13 avril 1975. Les criminels qui ont leur sang sur les mains paradent sur la place publique, s’arrogeant une virginité nouvelle. On ne verse, à défaut d’argent pour les juger ou pour les rechercher, même pas une larme, sous prétexte que la loi d’amnistie a dissous les fautes des saigneurs de la guerre, afin que, peut-être, dans un proche futur, ceux-ci puissent recommencer à s’entre-déchirer. Tout cela est, à proprement parler, inacceptable. Beaucoup de ceux qui sont morts bravaient volontairement les bombes pour sauver la vie de personnes qu’ils ne connaissaient même pas. Ces anonymes de la Croix-Rouge, ou encore ces simples citoyens qui ramenaient des victimes sous les bombes. Ceux-là sont les vrais héros et ceux-là méritent beaucoup plus que les autres de recevoir l’hommage de la nation. Antoine B. Promenez-vous Promenez-vous le long de la belle corniche Et jetez dans le bleu azur tous vos tracas. En bonheur, l’eau iodée vous les transformera ! La Méditerranée, à nos peines, sert de niche. Promenez-vous dans certaines rues de la ville, À Monnot, par exemple, où les fleurs d’orangers Embaument l’air de senteurs sublimes et subtiles Qui enivrent nos cœurs et apaisent nos pensées. Promenez-vous dans les sentiers de Quammou’a, La vallée Qadisha, les plaintes et les protégées. Savourez dame nature, recueillez-vous, béats, Et vous sentirez Dieu dans toute son apogée. Alors votre âme élevée rira peut-être, Des méandres politiques, ô combien piètres ! Marie-Michèle HAYEK
Des lustres perdus

Chaque jour qui passe représente des lustres de perdus pour les jeunes. Nous sommes fatigués, enragés et surtout déçus ! Déçus d’une classe politique entièrement sourde, ou du moins dure d’oreille, complètement dépassée par les événements. Je pense qu’une dose adéquate de vitamines lui est nécessaire, vous ne croyez pas ? Pourquoi pas des vitamines C ?...