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Actualités - CHRONOLOGIE

CÉLÉBRATIONS Samuel Beckett, roi de Dublin jusqu’à la fin du printemps

Peinture, sculpture, musique, films et, bien sûr, théâtre: tous les arts s’associent à Dublin pour fêter ce printemps l’écrivain Samuel Beckett, à l’occasion du centenaire de sa naissance le 13 avril. La ville a lancé les célébrations en projetant les mots de l’auteur, mort à Paris en 1989, sur plusieurs sites symboliques pendant cinq soirées. L’Américaine Jenny Holzer a conçu et orchestré ces illuminations. À 56 ans, l’artiste est reconnue pour ses installations précédentes à la Biennale de Venise, au Reichstag de Berlin, au musée Guggenheim de Bilbao ou au Rockefeller Centre de New York, lors d’une commémoration des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Jenny Holzer, qui écrit d’habitude elle-même les textes qu’elle affiche, dit avoir ressenti un trac particulier en abordant le travail de l’écrivain. «Je le lis depuis mon adolescence, dit-elle à l’AFP. Il a confirmé mon opinion selon laquelle le monde arrive à sa fin. Mais il l’a fait avec un humour noir formidable et aussi de la gentillesse. Il regardait le monde avec désespoir et bonté.» «Je sens puissamment que cette ville est sa patrie, ajoute-t-elle, parce qu’à Dublin, la poésie de Beckett semble devenir concrète.» Samuel Beckett se voit aussi consacrer plusieurs colloques, expositions de ses manuscrits et émissions à la radio et à la télévision irlandaises. L’État irlandais a même envoyé des milliers de DVD de ses œuvres aux écoles. Sur scène, à Dublin, le Gate Theatre, qui a déjà produit trois festivals Beckett, présente dix pièces entre le 6 et le 27 mai, dont Fin de partie et En attendant Godot, mais aussi des œuvres moins connues, telles que Eh Joe, conçue à l’origine pour la télévision et adaptée par le cinéaste Atom Egoyan. Le centre Project monte pour sa part Beckett’s Ghosts (Les fantômes de Beckett), une rare réunion de quatre pièces écrites par l’écrivain à la fin de sa vie et de plus en plus rangées parmi ses chefs-d’œuvre. L’un des projets majeurs est l’exposition de photos du maître de l’absurde par l’Irlandais John Minihan, présentée aux Archives photographiques nationales irlandaises. Certains de ces portraits sont les plus célèbres de Beckett, scrutant toutes les facettes d’un visage extraordinairement mobile et expressif et révélant, peut-être, un peu du mystère d’un écrivain qui n’aimait rien tant que la solitude et l’anonymat. L’exposition permet également de découvrir quelques séquences de film datant de 1984, lorsque le dramaturge monta lui-même En attendant Godot en version anglaise à Londres. Le centenaire de Samuel Beckett a inspiré à Dublin de nombreux artistes, qui ont peint, sculpté ou composé leur hommage au prix Nobel de littérature 1969. La contribution du peintre Cian McLoughlin est l’une des plus attendues. Depuis trois ans, celui-ci réalise des portraits à grande échelle d’acteurs vêtus des costumes qu’ils portent dans les pièces de Beckett. La France, seconde patrie de l’écrivain, et le français, langue dans laquelle il a écrit la majorité de son œuvre, sont représentés à Dublin à travers la création mondiale de L’image, par le metteur en scène de théâtre Arthur Nauzyciel.

Peinture, sculpture, musique, films et, bien sûr, théâtre: tous les arts s’associent à Dublin pour fêter ce printemps l’écrivain Samuel Beckett, à l’occasion du centenaire de sa naissance le 13 avril.
La ville a lancé les célébrations en projetant les mots de l’auteur, mort à Paris en 1989, sur plusieurs sites symboliques pendant cinq soirées.
L’Américaine Jenny Holzer...