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Actualités - OPINION

À quand le face-à-face télévisé?

Dans les républiques non bananières, l’opinion publique est reine. Les hommes politiques s’efforcent de la gagner, qui par des idées généreuses, qui par des promesses séduisantes que le bon peuple appréciera ou négligera. Les progrès galopants dans les moyens de communication ont révolutionné les procédés de campagnes d’opinion. Sauf un cependant: le face-à-face télévisé, où l’on peut même, en cours de discussion et grâce aux procédés modernes, faire passer un «clip» comportant un documentaire ou un épisode. Or au Liban, quoique toute nouveauté à travers le monde apparaisse presque simultanément comme par miracle, nous restons bien en deçà de l’actualité dans le domaine du face-à-face télévisé. En voici un exemple : Chez nous, le problème crucial de la succession du président de la République n’est traité que de façon tangentielle. On prononce plusieurs noms de « présidentiables », mais aucun de ces messieurs ne se décide à se dire publiquement candidat. Si, pourtant, un: le général Aoun qui, en reprochant au groupe du 14 Mars de louvoyer «pour ne pas le laisser arriver à la présidence», a fini par reconnaître indirectement être candidat. Vient aussi un second, qui ne craint pas les feux de la rampe: le jeune professeur Chibli Mallat, bardé de ses diplômes d’historien et de juriste international. Celui-ci, sans ambages, a déclaré officiellement qu’il se portait candidat à la Première Magistrature. Voilà donc déjà deux personnes qui ont levé toute équivoque. Cela doit encourager les autres, dont les noms circulent «dans les allées du pouvoir», à en faire autant. Allez-y messieurs, faites montre de clarté, que le Libanais sache enfin quels sont ceux qui ambitionnent de le gouverner et qu’il se sente foncièrement concerné par la question. C’est son droit évident de citoyen. Nous répétons: c’est son droit. Or l’une des meilleures façons d’intéresser le public, de le captiver, c’est le face-à-face télévisé. S’y refuser ou, pire, s’y dérober, c’est peut-être qu’on a des choses à dissimuler, ou bien que l’on redoute la supériorité de son concurrent. En tant que lecteurs, en tant que public, nous réclamons d’être renseignés, éclairés par les candidats. Serait-ce trop beau que l’un d’eux puisse répéter avec ce héros de Racine réfutant une grave accusation: «Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur?» Nous sommes dans l’attente. Faut-il «faire l’appel», nom par nom, comme au collège? Albert SARA
Dans les républiques non bananières, l’opinion publique est reine. Les hommes politiques s’efforcent de la gagner, qui par des idées généreuses, qui par des promesses séduisantes que le bon peuple appréciera ou négligera. Les progrès galopants dans les moyens de communication ont révolutionné les procédés de campagnes d’opinion.
Sauf un cependant: le face-à-face...