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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme - Le Français accuse la défense de « non-assistance criminelle » Moussaoui reprend la parole pour faire le procès de ses avocats

Zacarias Moussaoui a pris pour la deuxième fois la parole hier à son procès pour attaquer ses avocats, ses « ennemis », alors que ces derniers tentent de lui épargner la peine de mort en le présentant comme un malade mental. Zacarias Moussaoui a fait usage hier de son droit constitutionnel de prendre la parole. Ses avocats n’ont pas pu s’y opposer et ont dû jouer le jeu du témoignage par question-réponse. « Pensez-vous que vos avocats complotent en vue de votre mort ? » a commencé Gerald Zerkin, avocat commis d’office, qui a tenté de discréditer son client pour montrer qu’il est atteint d’une schizophrénie paranoïaque, circonstance atténuante devant, selon la défense, lui épargner la mort. « Je pense qu’au cours des quatre dernières années vous avez fait ce que j’appellerais de la “non-assistance criminelle” », a répondu Zacarias Moussaoui, qui s’exprimait très calmement, dans un anglais teinté d’accent français et marqué par un léger zézaiement. « Vous êtes américain, vous êtes juif. Vous ne prenez pas à cœur mes intérêts », a répliqué Moussaoui en l’accusant de lui avoir bloqué l’accès à un avocat musulman, ajoutant : « D’un point de vue musulman et rationnel, vous vous êtes disqualifié. » Moussaoui a expliqué qu’il aurait souhaité développer deux arguments qui auraient pu lui sauver la vie, tout en reconnaissant qu’il n’en avait jamais discuté avec ses avocats. Le premier : les jurés n’ont aucun intérêt à lui accorder la gloire de devenir « un martyr » mais devraient plutôt l’envoyer « pourrir » toute sa vie dans une prison fédérale de haute sécurité. Le second : s’il est gardé en vie, il pourrait sauver la vie d’Américains en servant de « monnaie d’échange » au cas où des soldats étaient pris en otages en Irak ou en Afghanistan. Les spectateurs dans la chambre 700 du tribunal fédéral d’Alexandria (Virginie, Est) ont observé la scène médusés. Le Français a pourtant fait rire la salle, notamment lorsqu’il a évoqué un épisode de sa détention : prenant congé d’un technicien venu installer un ordinateur, il l’a salué d’un désinvolte « Au revoir... Enfin, je veux dire, Dieu te maudisse ». Face aux jurés, il a admis avoir souvent insulté ses avocats et traité la juge chargée de l’affaire, Leonie Brinkema, de « juge de la mort » et de « juge idiote », ce qui a fait sourire cette dernière. La défense, qui a désormais la lourde tâche de lui trouver des circonstances atténuantes, avait commencé son exposé avec James Evans Aiken, consultant en matière de sécurité pénitentiaire, venu hier matin assurer que le Français serait quoi qu’il arrive maintenu à l’isolement absolu et « pourrirait » en prison s’il n’était pas exécuté

Zacarias Moussaoui a pris pour la deuxième fois la parole hier à son procès pour attaquer ses avocats, ses « ennemis », alors que ces derniers tentent de lui épargner la peine de mort en le présentant comme un malade mental.

Zacarias Moussaoui a fait usage hier de son droit constitutionnel de prendre la parole. Ses avocats n’ont pas pu s’y opposer et ont dû jouer le...