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EXPOSITION À la galerie Aïda Cherfan, jusqu’au 29 avril Hussein Madi, fidèle à sa nature d’artiste

«J’ai deux amours, la nature et... la peinture.» Cette manière de paraphraser Joséphine Baker pourrait illustrer la démarche de Hussein Madi. Vingt-cinq toiles de l’artiste sont exposées à la galerie Aïda Cherfan. Certaines représentent des figures précises, d’autres plus abstraites. Pas de préméditation dans l’acte de peindre chez Madi. «Je dessine puis colorie ce qui me passe par l’esprit.» Mais il reconnaît tout de même que mère nature est sa plus grande inspiratrice. H comme Hussein, M comme Madi. L’artiste, aussi célèbre que ses initiales, aussi reconnu que ses oiseaux, en quelques mots-clés. Art: celui de Madi pourrait adhérer à la philosophie d’Hofmann et d’autres penseurs post-cubistes de la même époque ; elle se manifeste dans sa recherche de la «quatrième dimension», concept métaphysique décrit par Hofmann en 1930. La première et la deuxième dimension incluent le monde de l’apparence, la troisième contient la réalité à l’intérieur d’elle-même... La quatrième dimension est le champ de l’esprit et de l’imagination, du sentiment et de la sensibilité… Le rendu de la réalité dans un tableau ne s’obtient pas en copiant la nature, mais à travers le contact spirituel de l’artiste avec la nature, exprimé grâce à un médium et dans son propre langage. N’est-ce pas tout Madi? Bleu: les bleus profonds, chauds, de Madi sont une réussite; cette couleur difficile atteint ici une rare qualité de rendu d’une atmosphère, d’un silence qui, sans rien profaner, nous intègre dans le moment privilégié que le peintre a connu. Couleurs: dans ses œuvres, il restitue un enchantement de l’œil et du cœur. Le miracle du peintre, ici, est d’y trouver et d’en donner sans compter, tantôt des couleurs de Chebaa (son village natal), tantôt des couleurs de l’âme. Femmes: non pas femmes-objet en tant que telles, mais objet de tous les désirs, de toutes les attractions. Grand-père: c’est un bel homme, aux yeux aussi bleus que la chevelure est blanche. Son portrait figure dans chaque pièce de l’atelier de Madi. Le petit-fils ne cache pas son admiration. «Il m’a tout appris. La vie, les champs, la nature…» Mario: le nom du chat que Madi hébergeait dans son atelier. Il a fait l’objet de 300 dessins. Mais le félin qui ne comprenait que l’italien a fini par devenir trop agressif. L’artiste a dû s’en séparer. Nature: l’artiste s’émeut de cette nature qui s’écoule sourdement au rythme des siècles, ou qui s’anime avec vivacité à celui des saisons. Oiseau: «C’est une boule dont les mouvements ininterrompus me fascinent. Le vol des oiseaux m’intrigue au plus haut point.» L’artiste reste ébahi devant la capacité des volatiles à quitter terre par un simple battement d’ailes. Postérité: par l’authenticité de son inspiration et la qualité de sa réalisation, la peinture de Madi est de celles qui transcendent les modes et ont toutes les chances de passer à la postérité. Romantique: son art mériterait l’appellation de romantique, au sens le plus noble du terme, car il s’adresse prioritairement au cœur: sans mièvrerie ni affectation, l’artiste donne libre cours à une sensibilité authentique. Sensibilité ou sensualité? La question mérite au moins d’être posée, tant semble perceptible l’attachement quasi-physique que porte le peintre à son sujet, et notamment la femme. Toile: «C’est un espace travaillé avec des couleurs et des formes. » Zoo: le bestiaire de Madi, en peinture comme en sculpture, a pris ses racines dans le zoo de Rome où l’artiste passait ses journées à croquer fidèlement toutes les espèces représentées. Maya GHANDOUR HERT
«J’ai deux amours, la nature et... la peinture.» Cette manière de paraphraser Joséphine Baker pourrait illustrer la démarche de Hussein Madi. Vingt-cinq toiles de l’artiste sont exposées à la galerie Aïda Cherfan. Certaines représentent des figures précises, d’autres plus abstraites. Pas de préméditation dans l’acte de peindre chez Madi. «Je dessine puis colorie ce...