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Kanaan pour « un avis neutre qui serait pris en considération par les autorités »

Le député Ibrahim Kanaan, qui a suivi de près la campagne de protestations contre l’installation de la ligne de haute tension à Mansourieh, affirme que dès qu’il a été confronté à ce problème, il a pris connaissance des études effectuées à ce sujet dans le monde, dont certaines fournies par les habitants eux-mêmes. «Je me suis rendu compte que le risque était potentiel et j’ai visité le site pour m’apercevoir que les pylônes ont été installés à quelques mètres des maisons seulement, poursuit-il. Nous ne sommes pas en position d’émettre un jugement définitif sur la question, mais nous avons décidé de hausser la voix pour demander un avis neutre. Les habitants de la région ont droit à un avis formulé par une grande organisation comme l’Union européenne.» En réponse à son homologue Mohammad Kabbani, M. Kanaan fait remarquer que pour ce qui est de l’étude effectuée par Électricité de France (EDF) pour le compte de l’EDL, on ne peut perdre de vue qu’il y a «conflit d’intérêt, puisque EDF est consultante de l’EDL et supervise l’exécution du projet». «De plus, cette étude privilégie le côté technique du projet, soit tout ce qui a rapport au voltage, aux normes, etc., explique-t-il. Or ces normes s’appliquent dans des pays qui possèdent des superficies importantes et dont la réalité ne correspond pas à la situation libanaise.» Il déclare être convaincu que s’appuyer sur une seule étude pour déclarer que les lignes de haute tension ne causent pas d’ennuis de santé est une erreur. «Il y a deux genres d’expertises indispensables dans une telle situation, souligne M. Kanaan. L’expertise technique de personnes venant du domaine de l’électricité, mais aussi celle de spécialistes issus du domaine médical. En l’absence d’une telle expertise, je me demande comment l’EDL, ou n’importe quelle autre autorité, peut poursuivre le travail dans ce projet. C’est en soi un scandale qu’aucun rapport n’ait été rédigé spécifiquement sur les risques de santé en quatre ans de contestation des riverains.» Le député rappelle qu’un accord passé par les députés de la région avec le ministre de l’Énergie, Mohammad Fneich, avait conclu à la nécessité de demander à la Délégation de la Commission européenne au Liban de charger des experts de se déplacer pour émettre un avis neutre sur la question. Il ajoute que le ministre a promis de transférer le dossier en Conseil des ministres au cas où l’étude de l’UE évoquait un quelconque risque pour les riverains, afin que le Conseil prenne une nouvelle décision adaptée à la situation. «Par nos contacts avec les ministres et le Premier ministre, nous avons obtenu une promesse que le rapport sera pris en considération», poursuit M. Kanaan. Il confirme d’ailleurs que l’envoi d’une requête officielle à l’UE par le ministère a bien eu lieu. Les députés ont-ils obtenu l’assurance que les câbles ne seront pas mis en place tant que l’étude de l’UE ne sera pas achevée? «Nous ne pouvons que le souhaiter, vu que le ministre Fneich a fait une promesse en ce sens qui devrait être respectée, mais nous n’avons pas de garantie d’un point de vue légal et juridique», dit-il. Et si le rapport tant attendu ne tranche pas de façon définitive la question, sachant que la médecine n’est pas une science exacte, qu’arrivera-t-il selon lui? «Tant qu’il y a le moindre risque, et c’est ce qu’établit l’étude de l’expert Samir Adib que nous avons entre les mains, il serait insensé de poursuivre le projet, estime M. Kanaan. Faudrait-il attendre que des cas de maladie surviennent pour que des mesures de protection soient prises? Mais si l’étude établit que le risque est inexistant, alors nous ferons de notre mieux pour convaincre les habitants d’accepter la situation.» «L’alternative existe» M. Kanaan pense que l’alternative des câbles souterrains devrait dans tous les cas être prise en considération. Il révèle des informations selon lesquelles cette ligne de haute tension devait, selon le plan d’origine, passer par une autre région, mais que son parcours avait été modifié il y a quelques années en raison de pressions politiques, refusant de nommer les responsables de cette décision. «Nous ne voulons causer de tort à personne, mais nous nous demandons pourquoi cette modification a eu lieu, souligne-t-il. Le ministre actuel a raison de considérer que cette affaire s’est déroulée sous le mandat de l’un de ses prédécesseurs. C’est au ministère en tant que personnalité morale que nous demandons des comptes: pourquoi ce changement? Pourquoi ne pas avoir commandé une étude médicale digne de ce nom pour tranquilliser les habitants? Pourquoi ne pas avoir considéré les alternatives?» Interrogé sur le timing de la reprise du travail sur le chantier, sachant que la polémique dure depuis des années, le député estime comprendre le point de vue du ministre «à qui on demande d’assurer l’électricité et qui doit compléter ce réseau de distribution, gelé dans tout le Liban en raison de ce problème à Mansourieh». «Mais cela ne suffit pas pour justifier de mettre en danger toute une population, poursuit-il. Il faut tenir compte de l’avis que donneront les experts neutres, même si cela implique d’adopter une technologie plus onéreuse.» Que pense-t-il du danger de choc électrique et du fait qu’une telle ligne de haute tension devrait en toute logique passer dans un endroit plus ou moins désert? «La loi libanaise ne fait malheureusement pas mention d’expropriation de terrains dans ces cas, explique M. Kanaan. Il faudra adopter de nouvelles législations. Mais entre-temps, le risque est réel et il faut penser aux alternatives. On n’a même pas évoqué la question d’indemnités en raison du danger encouru. Ce sont les considérations matérielles qui priment, ainsi que les erreurs passées qui imposent aux responsables actuels un certain comportement.» Le député assure que si ce comportement «sauvage» demeure, des mesures d’escalade sont prévues et des mouvements de protestation bien plus importants seront initiés. «Il est regrettable que des forces de l’ordre en si grand nombre aient été envoyés à Mansourieh pour protéger les ouvriers contre... des enfants, dit-il. La prochaine fois, c’est tout le Metn qui se retrouvera dans la rue pour défendre cette cause.»
Le député Ibrahim Kanaan, qui a suivi de près la campagne de protestations contre l’installation de la ligne de haute tension à Mansourieh, affirme que dès qu’il a été confronté à ce problème, il a pris connaissance des études effectuées à ce sujet dans le monde, dont certaines fournies par les habitants eux-mêmes. «Je me suis rendu compte que le risque était potentiel et...