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L’ouverture du dossier ne mènera pas à une nouvelle guerre civile, affirme Ghazi Aad

Depuis un an, le dossier des détenus libanais dans les prisons syriennes a connu de nombreux rebondissements et plusieurs éléments positifs ont été constatés. «Nous ne pouvons pas ignorer que le dossier a enfin été reconnu sur le plan politique, ce qui n’était pas le cas avant le 14 février 2005, souligne Ghazi Aad, porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil). Les médias ont, de leur côté, mis l’accent sur le dossier et le gouvernement s’est engagé à le résoudre.» De nombreuses embûches retardent toutefois l’heure de vérité et le moment où la lumière sera enfin faite sur le sort des détenus libanais. «La principale entrave demeure, à mon avis, le refus de poser le problème d’un point de vue global, insiste M. Aad. Celui-ci ne peut pas être traité sur les plans social et politique si l’on occulte trois éléments principaux, à savoir la vérité concernant le sort des détenus, la condamnation des coupables, et le devoir d’indemniser les victimes et leurs familles.» Il s’agit, selon Ghazi Aad, de l’unique solution «globale». Une solution qui, hélas, n’a pas encore été proposée et que «nous continuerons à réclamer», ainsi que «la formation d’une commission internationale qui soit neutre, qui bénéficie de vastes prérogatives judiciaires et qui comprenne des représentants du comité des parents de détenus, des ONG qui s’occupent de ce dossier et du Comité international de la Croix-Rouge, ainsi qu’un observateur des groupes de travail du Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations unies». «Jusqu’à présent, le gouvernement n’ose pas réclamer la formation d’une telle commission, déplore Ghazi Aad, parce qu’il craint de nuire aux relations avec la Syrie, d’un côté, et parce qu’il est soucieux de ne pas porter atteinte à certaines parties libanaises, de l’autre. Cela est inacceptable. Le gouvernement doit accomplir ses devoirs envers ses citoyens disparus et envers leurs parents. Un devoir auquel il continue à manquer. Et son hésitation à réclamer la commission internationale ne nous mènera à rien.» La vérité, ensuite la réconciliation Même les parties politiques qui ont adopté le dossier au lendemain du 14 février 2005 ont clos le dossier. «Les raisons sont claires, explique Ghazi Aad. Durant la période de l’occupation syrienne, certaines parties libanaises ont collaboré avec le gouvernement syrien, allant même jusqu’à lui livrer des Libanais. Quand le dossier a été rouvert, le but était politique. On voulait mettre l’accent sur le rôle joué par la Syrie dans ce crime. Mais lorsque celui-ci a pris une plus grande envergure, il a été clair que les parties libanaises en question devaient avoir des comptes à rendre. Le dossier a alors été rapidement clos.» Mais l’idée de baisser les bras est loin d’être envisagée. Solide et le Comité des familles de détenus libanais en Syrie comptent aller jusqu’au bout dans leur lutte. Ils n’auront de répit que lorsque justice sera faite et que les parents auront enfin des réponses convaincantes. «Que personne ne prétende que cette affaire remettra sur le tapis des dossiers qui dérangent ou contribuera à faire éclater de nouveau la guerre civile, déclare Ghazi Aad. Ce n’est pas vrai. Il suffit de s’inspirer de l’expérience vécue en Afrique du Sud où un comité d’enquête et de réconciliation a été formé. Grâce à ce comité, de nombreuses vérités ont éclaté au grand jour et le pays a pu surmonter un gros problème. Il en est de même en Argentine et actuellement au Maroc.» Et M. Aad de conclure: «Les parents ont droit à connaître la vérité concernant le sort de leurs enfants. C’est alors qu’une réconciliation sera possible parce qu’ils ne peuvent pas se réconcilier avec l’inconnu.»
Depuis un an, le dossier des détenus libanais dans les prisons syriennes a connu de nombreux rebondissements et plusieurs éléments positifs ont été constatés. «Nous ne pouvons pas ignorer que le dossier a enfin été reconnu sur le plan politique, ce qui n’était pas le cas avant le 14 février 2005, souligne Ghazi Aad, porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais en détention et en...