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«Capote», coup de projecteur sur un film aussi brillant que son acteur Les sorties de la semaine

kkk Capote, de Bennett Miller Écrivain, journaliste et scénariste (on lui doit notamment Breakfast at Tiffany’s), Truman Capote est considéré aujourd’hui comme l’une des figures les plus populaires de l’Amérique des années 50. C’est en 1959 qu’il découvre, dans le quotidien New Yorker, un article sur le meurtre de la famille Clutter. Ainsi débute De sang-froid (In Cold Blood), un livre qu’il mettra six ans de sa vie à écrire et qui paraîtra en 1966 [1]. Basé sur l’ouvrage éponyme de Gerald Clarke, le long-métrage Capote se concentre sur ces six années-là. Fascinés, voilà l’état dans lequel le film nous plonge dès les premières secondes. Le sentiment est effectivement instantané. Plus l’histoire avance, plus les raisons de cet état changent et se multiplient. Nous sommes d’abord scotchés face à l’incroyable performance de Philip Seymour Hoffman, qui tient ici le rôle-titre. L’acteur se livre effectivement à un exercice de mimétisme impressionnant. «Rentrer dans la peau d’un personnage»: rarement métaphore n’aurait été si adaptée. Voix de fausset, gestuelle particulière, démarche nonchalante… tout ce qui faisait la singularité d’une des premières personnalités gay et extraverties d’Hollywood est totalement maîtrisé par Hoffman. L’acteur a d’ailleurs passé entre une et trois heures par jour, pendant six mois, à tout étudier du caractère et de l’apparence physique de Truman Capote pour arriver à un tel résultat. Si au premier regard nous ne pouvons qu’être subjugués par le physique du dandy, le film s’applique également à fissurer de part et d’autre le masque de cet être hors norme. La psychologie de l’homme devient alors aussi déroutante que son physique. D’un côté intelligent, raffiné et érudit, de l’autre cruel, opportuniste et égoïste. Le spectateur se voit alors ballotté entre sentiment de répugnance et sentiment d’affection face au personnage, un personnage prêt à tout pour écrire son livre. Un autre thème monte alors à la surface, celui du rapport entre l’artiste et son œuvre. Jusqu’où peut-on aller pour signer un chef-d’œuvre? Capote ira jusqu’à signer un pacte avec le «diable», devenant ainsi aussi effrayant que les tueurs. C’est donc dans un climat de contradiction et de fascination que les spectateurs sont invités à suivre aussi bien l’analyse psychologique de Truman Capote que l’évolution de son livre. Mais le cinéaste se tient bien de précipiter les choses. Chaque élément est effectivement donné au compte-goûtes, inscrivant ainsi le film dans une sorte de ralenti, d’intemporalité hypnotique, à limage du personnage principal. Une aubaine pour nous spectateurs, puisqu’il nous est donné le temps d’apprécier les nombreuses qualités du long-métrage. [1] Avec ce livre, l’écrivain Truman Capote a créé un genre complètement inédit et qu’il appelait «roman de non-fiction». Son objectif était de mettre les techniques de la fiction au service d’une réalité. Il voulait prouver qu’un récit factuel pouvait devenir aussi palpitant que le thriller le plus imaginatif. Empire Sofil k Palais royal, de Valérie Lemercier Avec Palais Royal, Valérie Lemercier met en image un sujet rarement abordé au cinéma sous l’angle de la comédie. Le film s’inspire en effet de nombreuses monarchies comme le Luxembourg, la Belgique, la Hollande, la Suède et, bien évidemment, l’Angleterre. Lady Di y est d’ailleurs à plusieurs reprises indirectement mentionnée. Valérie Lemercier endosse le plaisant rôle de la princesse aux côtés de Lambert Wilson qui, quant à lui, campe celui d’un futur roi paresseux et fana de la fumette. À la tête de la monarchie, la reine mère Deneuve, extrêmement attachée aux traditions et prête à tout pour sauver les apparences. Au casting incontestablement royal viennent se greffer Mathilde Seigner (la maîtresse de service), Denis Podalydès (le bon copain), Gilbert Melki (le prof de sport) et Michel Aumont (le chef du protocole). En réunissant ces pointures plutôt rentables du cinéma français, Valérie Lemercier met toutes ses chances de son côté. Certes, la brochette d’acteurs rehausse le niveau général, mais les faiblesses du film restent palpables. Palais royal perd trop rapidement son rythme de croisière, et si les deux ou trois jeux de mots savants de Lemercier et les quelques situations comiques font mouche, le spectateur est déçu face à tant de caricature, de redondance et de lourdeur. Kaslik, Freeway, Empire Sodeco k Firewall, de Richard Loncraine Harrison Ford rempile pour un énième film d’action. L’acteur, qui n’a apparemment pas peur de la routine, enfile une fois de plus le costume du père de famille riche et sans problème, qui va malgré lui devoir jouer les héros afin de contrecarrer les plans machiavéliques d’une bande de braqueurs. Au programme, prise d’otages, détournement de comptes bancaires et suspense. Depuis le temps… nous connaissons évidemment la chanson par cœur. Notre seul espoir repose alors sur les acteurs. Malheureusement, ces derniers défendent des personnages peu en relief. D’un côté, des parents modèles, intègres et (cela va sans dire) profondément gentils. De l’autre un voleur froid, cruel et donc profondément méchant. Pour rajouter un peu de piment à un film d’action bateau, le cinéaste y a intégré les fantômes de McGyver et de Jack Bauer. Comprenez par là que la technologie joue un rôle primordial. Ordinateur portable, fax, collier de chien muni de GPS, i Pod, absolument tout y passe. Si Firewall est plutôt bien huilé et que le réalisateur, en bon élevé, utilise les outils qu’il faut, l’ensemble reste cependant trop banal. Espace, Empire ABC/Dunes/Galaxy/St-Élie Sorties prévues pour le jeudi 13/04/2006 (sous réserves) : – Ice Age 2 : The Meltdown, de Carlos Saldanha, avec les voix de Ray Romano, Sean William Scott et Queen Latifah. – Failure to Launch, de Tom Dey, avec Sarah Jessica Parker et Matthew McConaughey. – Hoodwinked, de Cory Edwards, avec les voix de Glenn Close, Jim Belushi, Andy Dick et Anne Hathaway. – Keeping Mum, de Niall Johnson, avec Rowan Atkinson, Patrick Swayze, Kristin Scott Thomas et Maggie Smith. – 16 Blocks, de Richard Donner, avec Bruce Willis, Mos Def et David Morse.
kkk Capote,

de Bennett Miller

Écrivain, journaliste et scénariste (on lui doit notamment Breakfast at Tiffany’s), Truman Capote est considéré aujourd’hui comme l’une des figures les plus populaires de l’Amérique des années 50. C’est en 1959 qu’il découvre, dans le quotidien New Yorker, un article sur le meurtre de la famille Clutter. Ainsi débute De sang-froid...