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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Des signes de décrispation après la saisie du dossier par Sarkozy Nouvelle journée d’action des anti-CPE aujourd’hui

La France s’apprête à vivre aujourd’hui une nouvelle grande journée de protestation contre le contrat-jeunes, mais de premiers signes de décrispation sont apparus alors que Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et chef du parti au pouvoir UMP, est désormais aux commandes. Après plus de deux mois de crise, les syndicats, les mouvements lycéens et étudiants et la gauche ont appelé à des grèves et défilés dans tout le pays pour continuer à exiger le retrait pur et simple du Contrat première embauche (CPE), suspendu, de facto, vendredi dernier par le président Jacques Chirac. Cette cinquième journée d’action en dix semaines de conflit devrait de nouveau entraîner des grèves notamment dans le secteur public, des perturbations dans les transports, comme à Paris, et des annulations de vols. Mais c’est surtout dans la rue que se jouera une fois de plus la réussite ou non de la mobilisation. Les opposants au CPE tenteront de faire aussi bien que le 28 mars, quand des cortèges d’une ampleur sans précédent depuis plus de vingt ans avaient rassemblé entre un et trois millions de jeunes et de salariés. Le principal syndicat du pays, la CGT, a appelé à faire de mardi « une journée d’action la plus forte possible ». Des milliers de policiers seront de nouveau mobilisés pour tenter de prévenir de nouveaux débordements, notamment à Paris. Les jeunes et les syndicats ont maintenu cette journée malgré le quasi-enterrement du CPE par M. Chirac. Le chef de l’État a certes promulgué la loi instaurant le CPE, mais en demandant aussitôt qu’elle ne soit pas appliquée et que soit élaboré un nouveau texte. La décision de M. Chirac a en tout cas fait rentrer dans le rang M. de Villepin, dépossédé du dossier CPE dont il avait fait le symbole de sa volonté de réformer le modèle social français. M. Chirac a demandé que l’élaboration de la nouvelle loi se fasse en « totale cohérence » au sein de la majorité. Comme pour effacer l’impression qu’il était éclipsé par Nicolas Sarkozy et que son autorité était diminuée, M. de Villepin a réuni hier ses ministres au grand complet. Il leur a demandé de « poursuivre le travail de modernisation » du pays dans les mois à venir. M. Sarkozy, candidat à la présidentielle de 2007, qui avait prôné la suspension du CPE, est désormais aux commandes, avec son parti UMP, pour renouer le dialogue et élaborer une nouvelle loi réformant le contrat-jeunes. Fidèle à son image de fonceur, il a contacté dès ce week-end les responsables syndicaux et étudiants. Parallèlement, le ton paraît avoir un peu changé du côté des syndicats qui semblent prêts à se rendre à une invitation des parlementaires de l’UMP, à condition que ce ne soit pas pour discuter « d’aménagements » à un CPE mort-né. Il est « très probable qu’un dialogue s’établisse » si « les conditions de l’annulation du CPE sont discutées », a dit le leader étudiant Bruno Julliard. La journée d’aujourd’hui pourrait donc permettre aux syndicats de faire une nouvelle démonstration de force dans la perspective de négociations, alors que les organisations de jeunes se montraient décidées à amplifier le mouvement.

La France s’apprête à vivre aujourd’hui une nouvelle grande journée de protestation contre le contrat-jeunes, mais de premiers signes de décrispation sont apparus alors que Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et chef du parti au pouvoir UMP, est désormais aux commandes.

Après plus de deux mois de crise, les syndicats, les mouvements lycéens et étudiants et la gauche ont...