Rechercher
Rechercher

Actualités

MUSÉE 50 ans d’art italien au Grand Palais

Futuristes de Marinetti, peinture métaphysique de Giorgio de Chirico ou mouvement Novecento, accusé de collusion mussipontaine : ce sont 50 ans d’art italien datant de la première moitié du XXe que présente le Grand Palais dans «Italia Nova, une aventure de l’art italien 1900-1950». Quelque 120 œuvres, dont la moitié viennent de musées italiens et notamment du Musée d’art moderne et contemporain de Trente et de Rovereto (MART), l’autre de collections particulières, sont réunies du 5 avril au 3 juillet. L’exposition, coproduite par le MART qui en assure la direction scientifique et la RMN (Réunion des musées nationaux), est la première organisée en France sur cette période depuis celle, présentée en 1950, au Musée d’art moderne de la ville de Paris. «Nous avons voulu montrer et analyser deux courants extrêmes de la première moitié du siècle en Italie que sont le futurisme et le classicisme», indique Gabriella Belli, directrice du MART. L’exposition, dans un parcours chronologique, détaille les courants artistiques qui se sont succédé dans la péninsule lors de cette période : futurisme, peinture métaphysique, réalisme magique et mouvement Novecento, avec des coups de projecteurs sur Giorgio de Chirico et son frère Alberto Savinio, et une salle consacrée aux artistes travaillant directement après les années 50. Tous les grands noms du futurisme, dont le manifeste est publié par l’écrivain Marinetti en 1909 dans le Figaro, sont là, avec certaines œuvres rarement exposées: Boccioni, Balla, Russolo, Severini. Le mouvement qui voulait «détruire le culte du passé» et combattre «l’existence néfaste des musées» est «né dans un pays très pauvre avec des idées novatrices extraordinaires, indique Mme Belli. Le futurisme a tout touché, la cuisine, le design, la photographie...» Le futurisme exalte le mouvement, encense le progrès, la vitesse, décompose les formes pour finir par représenter un monde mécanisé. «Il fut le premier mouvement de masse», affirme Mme Belli. Avec Giorgio de Chirico, considéré comme le père des surréalistes, l’art italien se fait «poétique et onirique», dit la commissaire, il cherche la vérité des choses au-delà des apparences». Le célèbre peintre prépare ainsi ce que l’on qualifie de «nouveau classicisme», avec un retour au primitivisme. Carra s’inspire des primitifs italiens Giotto ou Paolo Ucello, Campigli de l’archaïsme étrusque. En 1922, le mouvement Novecento «vient donner une unité à cette réflexion sur l’Antiquité», indique Béatrice Avanzi, conservatrice au MART. Le mouvement, initié par sept peintres, s’élargira considérablement à la fin des années 20. «Le rappel des valeurs traditionnelles, celles de la famille, de la tradition, l’identifie au fascisme, mais ce n’était qu’un sentiment commun», affirme Mme Avanzi. Les panneaux pédagogiques de l’exposition, qui adoptent pour l’ensemble de l’exposition un parti pris résolument esthétique, n’évoquent que très rapidement le fait que ce mouvement fut «en partie utilisé et sollicité par le régime mussolinien». L’exposition rend par ailleurs hommage à Giorgio Morandi, «artiste solitaire» et paradoxalement en dehors des «courants de l’italianité».
Futuristes de Marinetti, peinture métaphysique de Giorgio de Chirico ou mouvement Novecento, accusé de collusion mussipontaine : ce sont 50 ans d’art italien datant de la première moitié du XXe que présente le Grand Palais dans «Italia Nova, une aventure de l’art italien 1900-1950».
Quelque 120 œuvres, dont la moitié viennent de musées italiens et notamment du Musée...