Quelques normes élémentaires pour devenir un pays de tourisme

Monsieur le Ministre du Tourisme, Vous ne pouvez pas classer le Liban comme pays touristique avant de respecter les normes internationales et logistiques. Votre devoir immédiat est d’engager sans tarder un consultant spécialisé, et de veiller à former ou changer toute votre équipe dont les membres ne sont pas capables d’occuper un poste chez vous tant qu’ils ne parlent pas deux langues étrangères et ne possèdent un niveau de connaissances satisfaisant. Je vous invite à observer et copier vos voisins méditerranéens et arabes : Malte, Grèce, Turquie, Chypre, Jordanie, Syrie, Dubaï, Qatar et Bahreïn. Ces dix dernières années, ces pays ont réalisé un effort certain en matière touristique et méritent de dépasser le Liban dans le classement. Votre ministère est appelé à faire des efforts en vue de changer, améliorer, et créer les services et les normes actuels. Voici quelles sont les transformations immédiates à accomplir : 1– restructurer votre personnel au ministère du Tourisme après avoir engagé un consultant ; un conseiller ne suffit pas ; 2 – il faut créer immédiatement des bureaux de tourisme agencés, des pavillons ou des kiosques, appelez-les comme vous voudrez. Ces bureaux doivent être dotés d’un personnel qualifié, en uniforme, possédant deux langues étrangères, avec le matériel suivant : plans de la ville de Beyrouth, carte du Liban, brochures des sites touristiques, horaires d’ouverture des musées, bureau de change, adresses des hôpitaux avec cas d’urgence, adresses des agences de voyages agréées, des annuaires téléphoniques, horaires d’ouverture des bureaux de poste, adresses et horaires des églises et leurs services religieux, postes de police, compagnies de taxi enregistrées, informations pour les transports publics (bus), adresses des consulats et ambassades, liste des hôtels et restaurants, enfin tous les renseignements susceptibles de rendre service au touriste. 3 – demander au Conseil des ministres de prévoir au plus tôt des arrêts fixes de bus avec horaires, encourager la création de tickets journaliers et mensuels pour faciliter le travail, encourager le gouvernement à acheter des microbus pour toute la ville de Beyrouth ; 4 – pourquoi le pays n’est-il pas encore doté de taximètres, avec appel radio !? Pourquoi n’existe-t-il pas de stations de taxis dans tout le pays ? 5 – pourquoi n’y a-t-il pas de toilettes publiques ouvertes 24 heures sur 24 dans tous les quartiers de Beyrouth ? 6 – pourquoi n’existe-t-il pas de boîtes aux lettres pour les réclamations des touristes, installées aux points stratégiques (entrée bureaux de la poste centrale, entrée principale hôtels) ; 7 – pourquoi n’existe-t-il pas de passages pour piétons dans tout le pays ? Il ne suffit pas de les tracer, il faut les rendre opérationnels ; 8 – pourquoi les automobilistes libanais ne respectent-ils pas les feux de signalisation et les passages réservés aux piétons ? Pourquoi a-t-on retiré les radars de la circulation ? 9 – pourquoi, à l’aéroport, le touriste doit-il remplir une fiche d’arrivée et de départ ? À quoi servent donc les visas ? 10 – pourquoi les poubelles dans les rues ne sont-elles pas équipées de couvercle ? 11 – pourquoi n’y a-t-il pas de contrôle rigoureux d’hygiène dans le département d’alimentation (les supermarchés, leurs toilettes, les snacks, les pâtisseries, les débits de chawarma et poulet, de pizza, les boulangeries, les restaurants ? 12 – pourquoi n’existe-t-il pas encore des zones non fumeurs dans les malls, les restaurants, les fast-food, les chambres d’hôtel ? 13 – vous devez à tout prix œuvrer à modifier en douceur la mentalité des Libanais en leur inculquant quelques notions élémentaires : qu’est-ce qu’un touriste, quelle est sa valeur, comment et pourquoi faut-il le respecter, sa contribution à l’économie du pays, etc. ? 14 – il faut impérativement arrêter le flot des mendiants ; c’est honteux, et cela nuit à l’image du pays. Monsieur le Ministre, quand votre département aura accompli tout cela, alors vous serez sur la bonne voie pour aspirer un jour à devenir une destination touristique. Salim Joseph SAIDAH Consultant hôtelier