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Rice ouverte à une fixation des frontières par le prochain cabinet Olmert Washington devra composer avec l’unilatéralisme de l’État hébreu, estiment les experts

Les États-Unis, qui plaident pour une solution israélo-palestinienne négociée au Proche-Orient, vont devoir composer avec la politique de retraits unilatéraux défendue par Ehud Olmert après sa victoire aux élections israéliennes, estiment les experts à Washington, alors que la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a laissé entendre hier que les États-Unis pourraient accepter une fixation unilatérale par Israël de ses frontières définitives en Cisjordanie d’ici à 2010. «Il est très improbable qu’avec le Hamas au pouvoir dans les territoires palestiniens, l’Administration Bush s’oppose à la politique de retrait unilatéral du gouvernement israélien », estime Marina Ottaway, de la fondation Carnegie Endowment pour la paix. Selon Patrick Clawson, du Washington Institute for Near East Policy, le Premier ministre par intérim Ehud Olmert a toutes les chances de former une coalition lui permettant de mettre en œuvre sa politique de séparation des Palestiniens impliquant une annexion de grands blocs d’implantations en Cisjordanie occupée. Il pourra s’appuyer sur le Parti travailliste, mais aussi sur le Parti des retraités, qui a créé la surprise en raflant 7 sièges au Parlement et « ne s’intéresse pas vraiment aux affaires internationales », souligne cet expert, pour qui il ne fait aucun doute qu’Israël va poursuivre sa stratégie, la séparation des Palestiniens. Officiellement, les États-Unis continuent à défendre une « solution à deux États » négociée entre l’Autorité palestinienne et Israël, comme le prévoit la « feuille de route », le plan de paix parrainé par le quartette (États-Unis, Russie, Union européenne et ONU). « Les Américains veulent toujours la même chose, à savoir un accord négocié sur les Territoires qui pourra aboutir à la création d’un État palestinien viable », indiquait récemment un porte-parole du département d’État, Adam Ereli. « Nous allons continuer à encourager ce plan. Mais notre capacité à intervenir dépendra des réalités politiques sur le terrain », ajoutait-il. Or, Ehud Olmert « dispose maintenant d’un mandat pour sa politique de séparation », souligne Scott Lasensky, du centre de réflexion USIP (United State Institute of Peace). Selon cet expert, cette politique imposera aux États-Unis deux obligations, « rendre le statu quo supportable pour les deux parties » et « encourager Israël à le faire sans fermer la porte à une solution négociée ». Les deux parties « ne vont pas négocier maintenant, mais à un moment ou un autre, elles pourraient revenir à la table des négociations », souligne M. Lasensky. Pour ceci, Washington et le quartette devront continuer à soutenir la population palestinienne d’un côté et tenter d’un autre côté d’orienter Ehud Olmert sur les futures colonies de Cisjordanie, les points de passage et les accès à Gaza ou la Cisjordanie, estime-t-il. Confirmant cette analyse, la diplomatie américaine n’a pas exclu hier d’apporter son soutien au projet du parti Kadima de fixer les frontières définitives d’Israël sans consultation avec les Palestiniens si une relance du processus de paix s’avérait impossible. « Globalement, je ne dirais pas que nous ne voyons aucun intérêt dans ce que les Israéliens discutent actuellement », a déclaré Condoleezza Rice, précisant que cette question n’a pas encore fait l’objet de discussions officielles entre Washington et le Premier ministre israélien Ehud Olmert. « Bien sûr, tout le monde voudrait une solution négociée. C’est l’objet de la “feuille de route”, a souligné Mme Rice. Cependant, si vous voulez négocier, il vous faut des partenaires, et le gouvernement palestinien qui vient d’entrer en fonctions n’accepte pas le concept d’une solution négociée. »
Les États-Unis, qui plaident pour une solution israélo-palestinienne négociée au Proche-Orient, vont devoir composer avec la politique de retraits unilatéraux défendue par Ehud Olmert après sa victoire aux élections israéliennes, estiment les experts à Washington, alors que la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a laissé entendre hier que les États-Unis...