Le Printemps de Beyrouth à Jamhour

Le Club Charles Hélou – un groupe d’élèves et d’anciens du Collège Notre-Dame de Jamhour, sous la direction du secrétaire général de l’amicale des anciens du collège, Nagy Khoury – a organisé au Centre sportif, culturel et social de Jamhour une causerie sur le Printemps de Beyrouth, en présence de trois personnalités qui ont fait partie du comité d’organisation de la journée du 14 mars : l’ancien porte-parole du Rassemblement de Kornet Chehwane, Samir Abdel Malak, l’écrivain et poète Yehia Jaber, qui avait été l’animateur de la journée du 14 mars, et notre collaborateur Michel Hajji Georgiou. M. Khoury, qui avait été le coordinateur de la journée du 14 mars, a évoqué certains souvenirs des réunions tenues dans les bureaux du quotidien an-Nahar, en présence notamment du journaliste assassiné Samir Kassir. Il a également rendu hommage à la mémoire de Gebran Tuéni, qui faisait une apparition dans les locaux du quotidien entre deux frondes à la place de la Liberté, devant les manifestants. M. Khoury a ensuite mis l’accent sur le fait que le programme élaboré par les organisateurs de la société civile pour le 14 mars et tapé dans le bureau même de Samir Kassir avait été complètement modifié (détourné ?) le jour même de la manifestation par la décision de permettre à un nombre excessif de personnalités politiques de s’exprimer à partir de la tribune. Prenant tour à tour la parole, Samir Abdel Malak, Yéhia Jaber et Michel Hajji Georgiou ont tous les trois insisté sur le caractère « civil » des rassemblements de la place de la Liberté, devenue un véritable espace de rencontre transcommunautaire. MM. Abdel Malak, Jaber et Hajji Georgiou ont tous les trois insisté sur le rôle-clef tenu par Samir Kassir et Gebran Tuéni dans la dynamique du 14 Mars. Ils ont également distingué entre le 14 Mars populaire et le 14 Mars « des chefs », celui de l’État-zaamat, qui prévaut désormais aujourd’hui, ayant pris le dessus sur le phénomène citoyen. Un débat a suivi entre l’assistance et les intervenants. Les jeunes ont pour la plupart exprimé leur dégoût de la tournure prise par les événements depuis le 14 mars. La séance a par ailleurs été marquée par un documentaire réalisé par Robert Eid sur le Printemps de Beyrouth, toujours en cours de montage.