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Actualités - CHRONOLOGIE

LITTÉRATURE Entièrement repensée, la maison Jules Verne rouvre ses portes à Amiens

Un auteur de BD belge, un collectionneur italien et un scénographe français ont repensé la maison de Jules Verne à Amiens qui rouvre ses portes après un an de travaux et 101 ans après la mort du père du capitaine Nemo, Phileas Fogg et Michel Strogoff. Le dessinateur belge, c’est François Schuiten. «Ma mère me lisait Jules Verne tout petit. Dans ses livres, il y a un jeu entre le texte et les images. Ce sont des machines à construire des signes», raconte Schuiten, qui a conçu à Paris la station de métro Arts-et-Métiers sur le modèle du sous-marin Nautilus. À Amiens, l’auteur belge a imaginé un mur peint de 12 mètres sur 15 dans la cour du 2, rue Charles-Dubois, en guise d’immersion dans l’univers de l’écrivain-visionnaire qui a pressenti la conquête de la lune. Ce trompe-l’œil représente la courbe du globe terrestre sur fond de rayons du soleil, l’idée étant «d’offrir une vision des voyages extraordinaires de Jules Verne». Schuiten a aussi couronné la tour qui surplombe la maison bourgeoise d’une «sphère armillaire», à savoir un assemblage de cercles figurant les mouvements apparents des astres autour de la terre. «La tour donne une plus grande visibilité (à la maison) dans le ciel de la ville», assure-t-il. D’une hauteur de 19 mètres, mise en valeur par des jeux de lumière, elle doit encore trouver sa place dans le ciel picard aux côtés de la cathédrale (112 m) et de la tour Perret (104 m). L’Italien, c’est Piero Gondolo della Riva. Livres, gravure, affiches, vaisselle, globe terrestre...: le Piémontais, présenté comme l’un des meilleurs spécialistes de Jules Verne au monde, a cédé sa collection «vernier» à Amiens-métropole en 2000. «C’est moi, avec d’autres personnes, qui ai fait le choix de ce qui a été mis dans la maison. 95% des pièces (700 au total) viennent de ma collection», explique-t-il dans un français sans accent appris dans les livres de Jules Verne qu’il achetait adolescent chez les bouquinistes de Turin. Enfin, le scénographe, c’est Yves Maréchal. Du jardin d’hiver au grenier du troisième étage, en passant par la collection des livres Hetzel (l’éditeur de Jules Verne aux ouvrages à couverture rouge), il a «mis en scène» la maison où l’auteur a vécu et écrit de 1882 à sa mort le 24 mars 1905 (il était né à Nantes le 8 février 1828). «Une maison d’écrivain n’est pas un musée, affirme Yves Marechal. Il faut insuffler de la vie, comme si elle était toujours habitée.» Pour cela, l’idée a été de passer au fil des étages de la réalité quotidienne à l’imaginaire: intérieur bourgeois – pièces sombres et tentures ternes de rigueur – au rez-de-chaussée, cabinet de travail et cabine de bateau aux étages supérieurs, jusqu’au désordre du grenier, lieu de tous les rêves… Est-ce assez pour stimuler l’imaginaire des enfants de la génération Internet et Game-Boy? La maison de Jules Verne rénovée attend en tout cas 30000 visiteurs par an contre 10000 auparavant, pour un investissement de près de trois millions d’euros.

Un auteur de BD belge, un collectionneur italien et un scénographe français ont repensé la maison de Jules Verne à Amiens qui rouvre ses portes après un an de travaux et 101 ans après la mort du père du capitaine Nemo, Phileas Fogg et Michel Strogoff.
Le dessinateur belge, c’est François Schuiten. «Ma mère me lisait Jules Verne tout petit. Dans ses livres, il y a un jeu...