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SOCIÉTÉ - Une forte présence policière crée un sentiment de sécurité Avec le métro, les Indiennes de New Delhi gagnent en indépendance

À New Delhi, où les femmes passent leur temps à éviter les mains baladeuses dans les bus et où les cas d’enlèvements par des chauffeurs d’autorickshaw sont courants, le métro a en quelques années apporté indépendance et liberté de mouvement aux Indiennes. Environ 500 000 personnes utilisent aujourd’hui les trois lignes, longues de 60 km, du métro de New Delhi. Le premier tronçon avait été lancé en décembre 2002, la troisième ligne a ouvert fin décembre 2005. Entre-temps, les femmes de la capitale ont gagné en indépendance. « S’il n’y avait pas de métro, nous ne ferions pas ce déplacement », dit Anukriti Sinha, 17 ans, en route avec une amie vers un centre commercial de l’ouest de Delhi. « C’est risqué de prendre un autorickshaw alors qu’ici il y a du monde », explique la lycéenne qui effectue sa première sortie aussi longue, seule, sans ses parents. La surface de New Delhi est aujourd’hui de près de 1 500 km2 et même des résidents de longue date reconnaissent être peu familiers de leur ville qui compte 14 millions d’habitants. Mais depuis trois ans, le métro a permis de relier, par étapes, les administrations et boutiques du centre colonial à la vieille ville d’architecture moghole et aux nouveaux quartiers résidentiels. Le métro a ainsi changé la vie de Jyotsna Saluja, femme au foyer qui aujourd’hui n’a plus besoin d’attendre que son mari ait un jour de congé pour qu’il puisse la conduire chez ses parents. « On peut y aller tout seul maintenant, on ne dépend plus de personne », dit Mme Saluja, accompagnée par sa belle-famille. Le sentiment de sécurité de ces femmes est inspiré par une forte présence policière dans ce métro. À l’entrée des stations, tous les passagers passent au détecteur de métal, sous l’œil vigilant de plusieurs policiers. Il n’y a pas de wagons réservés aux femmes comme dans le métro du Caire, mais des officiers de police conduisent les rames et sont reliés aux wagons par des interphones. Pour certaines passagères, le prix du ticket fait aussi la différence. Selon Bhavna Yadav, 25 ans, cela permet d’éloigner des personnes susceptibles de harceler les femmes dans les transports en public. « Le prix est plus élevé (que dans le bus), c’est un facteur important », dit-elle. Pour aller faire des courses toute seule, elle a dû débourser 16 roupies (36 cents) pour prendre le bus et le métro, soit plus du double de ce qu’aurait coûté le trajet total en bus. Jusqu’à l’arrivée du métro, les bus vétustes et surpeuplés étaient le seul transport en public existant à New Delhi. Avec le risque pour les femmes de s’y faire « peloter », des horaires non respectés et un temps de déplacement très long dans des véhicules sans air conditionné et souvent sans fenêtres, le voyage était souvent pénible. Loin des mains baladeuses, des crachats et des détritus de la ville, le métro a aussi d’une certaine façon civilisé ses résidents, le temps au moins du trajet. « Les gens y sont moins agressifs, comparé aux bus. Ils obéissent aux règles », selon Mme Prachi, psychologue.

À New Delhi, où les femmes passent leur temps à éviter les mains baladeuses dans les bus et où les cas d’enlèvements par des chauffeurs d’autorickshaw sont courants, le métro a en quelques années apporté indépendance et liberté de mouvement aux Indiennes.

Environ 500 000 personnes utilisent aujourd’hui les trois lignes, longues de 60 km, du métro de New Delhi. Le...