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Obasanjo prêt à extrader l’ex-président libérien La cour spéciale pour la Sierra Leone demande au Nigeria d’incarcérer Taylor

Le tribunal spécial pour les crimes de guerre en Sierra Leone a demandé hier au Nigeria d’incarcérer l’ancien président libérien Charles Taylor, inculpé de crimes de guerre en Sierra Leone, pour éviter qu’il ne prenne la fuite. Le procureur du tribunal Desmond da Silva a précisé dans un communiqué avoir « demandé au président (nigérian Olusegun) Obasanjo de faire appliquer par ses autorités le mandat d’arrêt lancé contre Charles Taylor par le tribunal spécial et transmis au Nigeria en novembre 2003 ». Il le presse également de prendre « toutes les mesures nécessaires afin de s’assurer que Taylor ne puisse pas s’enfuir ». Après avoir longtemps résisté aux pressions internationales, M. Obasanjo a finalement accepté samedi, après consultations avec certains de ses pairs africains, la requête présentée en mars par la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf d’extrader Taylor. Accusé d’avoir soutenu la rébellion pendant la guerre en Sierra Leone, Taylor, 58 ans, est inculpé de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » depuis 2003, date de son départ en exil au Nigeria au terme de 14 années de guerre civile dans son pays. Mais les autorités nigérianes n’avaient toujours pas fourni la moindre précision sur la date, les modalités et le lieu de transfert de l’ancien chef de guerre, confortablement installé à Calabar (Sud) : dans son pays d’origine, le Liberia, ou entre les mains du tribunal spécial pour la Sierra Leone à Freetown. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Taylor est considéré comme un fugitif par le tribunal de Freetown. Pour le gouvernement libérien, « Taylor ne doit pas nécessairement être livré ici (au Liberia), car il n’y est poursuivi par aucun tribunal », a indiqué à l’AFP Charles Nelson, porte-parole de la présidence, sans apporter d’autre précisions. En Afrique de l’Ouest, la tension politique et diplomatique était montée d’un cran hier. Le transfert de Charles Taylor en Sierra Leone est « dangereux » car il y « bénéficie encore de beaucoup de soutiens », a estimé un haut responsable du parti d’opposition sierra-léonais, le secrétaire général du Parti du front révolutionnaire uni (RUFP), Jonathan Kposowa. Selon lui, « la situation sécuritaire du pays devrait être sérieusement prise en compte avant » son extradition, notamment en vue des prochaines élections générales, les premières depuis la fin de la guerre. Mais selon Human Rights Watch (HRW), « la communauté internationale doit assurer que la sécurité au Liberia sera maintenue durant ce processus », dit Richard Dicker, un responsable au Nigeria de l’Organisation des droits de l’homme. Abuja doit « s’assurer que Taylor ne puisse échapper à la justice », a ajouté ce responsable qui demande le déploiement d’un service de sécurité autour de la luxueuse villa de Taylor et que celui-ci « soit immédiatement incarcéré ».

Le tribunal spécial pour les crimes de guerre en Sierra Leone a demandé hier au Nigeria d’incarcérer l’ancien président libérien Charles Taylor, inculpé de crimes de guerre en Sierra Leone, pour éviter qu’il ne prenne la fuite.

Le procureur du tribunal Desmond da Silva a précisé dans un communiqué avoir « demandé au président (nigérian Olusegun) Obasanjo de faire...