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À Falloujah, les forces de l’ordre sont divisées par le sectarisme

Les plans prévoient que la police et l’armée irakiennes entraînées par les Américains coopèrent, gagnent la confiance de villes instables telles que Falloujah et combattent seules les insurgés après le retrait progressif des forces américaines. Mais à en juger par l’atmosphère qui règne dans cet ancien bastion de la rébellion situé à l’ouest de Bagdad, ce scénario n’est pas près de se concrétiser. Les militaires irakiens, à dominante chiite, et la police, en majorité sunnite à l’instar des habitants de Falloujah, sont profondément divisés. Cette semaine, la police a fait grève en accusant les militaires d’exaction. Elle a depuis repris le travail, mais la méfiance demeure. Même si certains récits ne peuvent être vérifiés, mais les faits importent finalement assez peu en Irak où la simple rumeur d’enlèvements et d’assassinats suffit à alimenter les violences intercommunautaires, en particulier depuis l’attentat du 22 février contre le sanctuaire chiite de Samarra qui a conduit le pays au bord de la guerre civile. Les fidèles de Saddam Hussein et les activistes islamistes de Falloujah ont été écrasés en 2004 lors d’une offensive américaine destinée à stabiliser la ville et à la remettre aux forces locales, mais le ressentiment contre les militaires irakiens subsiste et a tendance à se développer. Les habitants soutiennent les quelque 1 200 policiers, principalement parce qu’il s’agit de sunnites de Falloujah, mais ils détestent les soldats, des chiites d’autres régions considérés comme proches de l’ancien ennemi iranien, lui aussi chiite. « Ils sont sectaires et la plupart d’entre eux parlent farsi (persan). Nous pensons que les Américains sont plus humains qu’eux », fulmine Naouaf Alouan, un homme d’affaires de 43 ans. Les habitants expliquent que Falloujah, située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad, n’est pas encore remise des raids aériens et des bombardements américains de 2004 qui l’ont laissée en ruine. Outre les violences, les habitants se plaignent des coupures d’eau et d’électricité et de la lenteur de la reconstruction. Mais l’un de leurs principaux problèmes semble être les forces irakiennes chargées de les protéger. « Tant que les forces armées irakiennes seront dans notre ville, nous n’aurons jamais aucune sécurité et nous ne ressentirons aucun soulagement. La plupart des attaques sont menées par eux parce qu’ils ne veulent pas qu’il y ait une quelconque stabilité ici », affirme Fahd Saadoun, un enseignant de trente ans.
Les plans prévoient que la police et l’armée irakiennes entraînées par les Américains coopèrent, gagnent la confiance de villes instables telles que Falloujah et combattent seules les insurgés après le retrait progressif des forces américaines.
Mais à en juger par l’atmosphère qui règne dans cet ancien bastion de la rébellion situé à l’ouest de Bagdad, ce...