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Des chercheurs US critiquent sévèrement l’influence du lobby américain pro-israélien

Aux États-Unis, Stephen Walt, directeur des études à la Kennedy School de l’Université de Harvard, et John Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago, viennent de jeter un lourd pavé dans la mare, a rapporté hier le quotidien français Le Monde. Dans un essai de 85 pages intitulé « Le lobby israélien et la politique étrangère des Etats-Unis », les deux professeurs critiquent sévèrement l’influence du lobby pro-israélien aux États-Unis. Le ton est donné dès les premières lignes de cet essai : « L’objet central de la politique étrangère des États-Unis devrait être l’intérêt national américain. Or, depuis quelques décennies, et surtout depuis la guerre des Six-Jours de 1967, le cœur de la politique américaine pour le Moyen-Orient a été sa relation avec Israël. La combinaison d’un soutien américain imprudent à Israël et d’un effort pour propager la démocratie dans cette région a outré l’opinion publique arabe et musulmane et compromis la sécurité américaine. » Une vision à contre-courant de celle généralement admise à Washington qui estime que la menace terroriste légitime le rapprochement israélo-américain. Pour les auteurs, la menace terroriste qui plane sur les États-Unis et leurs intérêts à travers le monde est, au contraire, due au soutien américain à l’État hébreu. En conséquence, estiment MM. Walt et Mearsheimer, Israël est plus un « fardeau » qu’un « atout stratégique » pour les États-Unis. De son côté, Israël se montre plutôt ingrat vis-à-vis des États-Unis. Alors que l’État hébreu est le premier bénéficiaire de l’aide économique et militaire américaine, une aide qu’il est le seul à recevoir en un versement et sans conditions rappellent les auteurs, Tel-Aviv n’est pas un « allié loyal ». Deux éléments étayent notamment ce constat : la livraison de technologie sensible par Israël à la Chine et le fait que des membres de l’Aipac (American Israel Public Affairs Committee), le plus puissant lobby juif aux États-Unis, soient soupçonnés d’avoir livré à Israël des informations confidentielles obtenues auprès du Pentagone sur l’Iran. Signe de l’importance de cet essai, aucune publication américaine n’aurait accepté, selon M. Mearsheimer, de le publier. Il est actuellement uniquement disponible sur le site Internet de l’Université de Harvard dans la section « documents de travail », souligne le quotidien français. En Israël, ce texte a également provoqué un débat, ajoute Le Monde. Dans un éditorial, le Haaretz estime en effet qu’« il serait irresponsable d’ignorer le message dérangeant de l’article. Le gouvernement israélien doit comprendre que le monde ne va pas attendre éternellement qu’Israël se retire des territoires ». Et de poursuivre : « L’article ne mérite aucune condamnation. Il constitue, au contraire, un signal d’alarme. »
Aux États-Unis, Stephen Walt, directeur des études à la Kennedy School de l’Université de Harvard, et John Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago, viennent de jeter un lourd pavé dans la mare, a rapporté hier le quotidien français Le Monde. Dans un essai de 85 pages intitulé « Le lobby israélien et la politique étrangère des Etats-Unis », les...