Belarus - L’ONU s’inquiète des arrestations d’opposants Les manifestations se poursuivent à Minsk

L’opposition belarusse manifestait hier pour le 5e jour consécutif à Minsk (photo), dans un climat d’oppression, près de 300 manifestants ayant déjà été interpellés et condamnés à des peines de prison depuis la réélection controversée, dimanche, du président Alexandre Loukachenko. Les manifestants étaient encore 300 à être présents hier soir dans le village de tentes installé depuis lundi sur la place d’Octobre, près de l’administration présidentielle, dans un défi symbolique. Mercredi soir, 2 000 personnes avaient répondu à l’appel du candidat de l’opposition Alexandre Milinkevitch, qui y organise des meetings quotidiens et dénonce une permissivité trompeuse des autorités : elles n’empêchent pas ces réunions, mais procèdent ensuite à des interpellations. Avant le scrutin, M. Loukachenko s’était engagé à « tordre le cou » à ceux qui sortiraient dans la rue pour contester sa victoire. De son côté, le rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme au Belarus, Adrian Severin, a réclamé la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et a exprimé sa « vive inquiétude » au sujet des vagues d’arrestations. Paradoxalement, le chef de l’important parti d’opposition Front populaire du Belarus, Vintchouk Viatchorka, a été libéré hier après avoir passé 2 semaines en prison. En outre, les autorités ont interpellé depuis janvier 41 journalistes étrangers qui couvraient la campagne électorale et le scrutin présidentiel, a indiqué le directeur de l’ONG russe Centre des journalistes travaillant dans les points chauds. Pour sa part, M. Loukachenko rejette les demandes d’annulation du scrutin et les critiques internationales. Les résultats définitifs, publiés hier, ont donné 83 % des voix à M. Loukachenko et seulement 6,1 % à M. Milinkevitch, avec un taux de participation de 92,9 % des électeurs.