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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITIONS - «40 ans de la vie d’un faiseur d’images» au West Hall de l’AUB Le panorama photographique de Marc Nader

Marc Nader avait douze ans lorsqu’il a pris sa première photo. Elle représentait une course de régates. Voyant l’épreuve en couleurs, frappé par le contraste entre le temps brumeux et les voiles chamarrées, il s’est exclamé: «Q’est-ce que ça peut être beau, une photo prise à partir d’une boîte en plastique!» Entre ce premier déclic et le dernier «clic!», une vue de Bécharré enneigée, quarante ans d’écart. Et, toujours, une même recherche esthétique perfectionniste. Tout un parcours photographique, auquel l’Université américaine de Beyrouth rend hommage aujourd’hui à travers une rétrospective des œuvres de l’artiste. Au West Hall, jusqu’au 31 mars. «Péniblement!» C’est ainsi que s’est fait le choix des œuvres exposées. «Il y avait beaucoup de photos que j’avais envie d’inclure dans cette exposition. Mais de nombreuses épreuves ont été perdues durant les événements.» Il a dû donc effectuer sa sélection, un peu au pif, un peu en suivant ses affinités. «Ces photos représentent ma façon de voir les choses. La photographie n’est-elle pas après tout une manière d’exprimer artistiquement des données qui sont à la portée de tout le monde?» s’interroge l’artiste. Il pense en effet que photographier, c’est avoir affaire aux apparences, aux objets, aux lumières, aux matières. «Les objets environnants m’ont toujours préoccupé. Et les images appartiennent au monde des objets... Les images captent des choses qui ont envie d’être vues. Je capte la séduction propre aux objets. Et parce que les objets vous captent, vous les captez par le regard.» Une sorte d’échange, de complicité, se produit... Accrochées sans ordre chronologique particulier, les photographies de Marc Nader allient à la fois esthétique et technique. Du port de Beyrouth aux quais de San Francisco, de la vallée de Douma aux toits de Paris, «chacune suit son propre cours de création. S’il existe un contraste entre une œuvre et sa voisine, il est totalement fortuit. Elles représentent une optique des choses dans le temps». Le voyeur, lui, ne manque pas de déceler une certaine évolution au niveau technique. «Ma façon de voir les choses n’a pas changé, indique Nader. Mais les photographies récentes reflètent forcément une certaine maturité.» Le photographe ne nie pas sa recherche de l’esthétique, «des choses belles», comme il aime les nommer. Il affectionne les contrastes, les jeux d’ombre et de lumière, la superposition des lignes géométriques et des tracés flous. Il emploie souvent des cadrages très rapprochés, en très gros plan, jouant de l’éclairage pour estomper les détails et obtenir des effets de clair obscur. Il y a également là plusieurs portraits de femmes, sous un objectif qui se veut à la fois tendre, esthétique et puissant. Où la grâce féminine est mise au service d’un thème, d’un sentiment, d’une idée. «J’aspire à capter toute la beauté qui apparaît devant moi», affirme-t-il. Mais en matière de photographie, les yeux sont plus parlants que les mots, aussi vous laisse-t-on le soin de découvrir par vous-mêmes le travail de ce photographe. Maya GHANDOUR HERT
Marc Nader avait douze ans lorsqu’il a pris sa première photo. Elle représentait une course de régates. Voyant l’épreuve en couleurs, frappé par le contraste entre le temps brumeux et les voiles chamarrées, il s’est exclamé: «Q’est-ce que ça peut être beau, une photo prise à partir d’une boîte en plastique!» Entre ce premier déclic et le dernier «clic!», une vue de...