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Suspension des tractations pour un gouvernement d’union nationale L’Irak dans l’incertitude trois ans après la guerre

Les dirigeants d’Irak peinent à doter leur pays d’institutions stables pour éviter le scénario catastrophe d’une guerre civile, trois ans après l’invasion du pays par une coalition internationale qui a chassé du pouvoir le régime dictatorial de Saddam Hussein. Le pays aborde aussi la quatrième année de présence de forces étrangères, notamment américaines, sans perspective d’une fin des violences et au milieu de crispations confessionnelles qui font dire à certains responsables que l’Irak est déjà entré en guerre civile. Bush optimiste Dans un nouveau discours, le président américain George W. Bush a affirmé sa confiance dans l’avenir de l’Irak en y défendant sa stratégie contestée par beaucoup d’Américains, trois ans après les premiers bombardements sur Bagdad. « Nous appliquons une stratégie qui nous conduira à la victoire en Irak », a-t-il déclaré. Sur un autre plan, M. Bush a insisté sur le fait que d’éventuelles discussions avec l’Iran seraient strictement limitées à l’Irak et viseraient uniquement à faire cesser les ingérences iraniennes dans les affaires de son voisin. En Irak, les tractations pour un gouvernement d’union nationale ont été suspendues pour une semaine, après un accord de principe sur la création d’un conseil national de sécurité chargé des questions stratégiques, selon un négociateur kurde, Mahmoud Osmane. « La réunion dimanche autour du président Jalal Talabani a été marquée par un accord de principe sur la création d’un conseil national de sécurité », a-t-il dit à l’AFP, faisant état d’une persistance des désaccords sur ses prérogatives. « Certains demandent qu’il n’ait qu’un rôle consultatif ». Ce conseil, non prévu par la Constitution, est perçu comme un moyen de faciliter la formation d’un gouvernement d’union nationale. Ce progrès n’a pas empêché l’ex-Premier ministre Iyad Allaoui de reparler de guerre civile, même si le risque de ce conflit a été écarté par M. Talabani, et de hauts responsables américains et britanniques. « Il n’y a aucune institution pour protéger la population, il y a une purification ethnique en cours ici et là dans le pays, et cela est en fait du niveau de la guerre civile », a dit M. Allaoui à la chaîne américaine NBC, répétant les termes employés dans un entretien avec la BBC la veille. Au jour anniversaire de la guerre, le Comité des ulémas, principale association de religieux sunnites, a affirmé que « le projet américain en Irak avait échoué » et réclamé un calendrier de retrait des forces étrangères sous supervision de l’ONU. Le Parti islamique, également sunnite, a dressé un sombre tableau de la situation, même s’il a jugé qu’il n’était pas encore trop tard pour « sauver le pays de la guerre civile ». De son côté, le Premier ministre Ibrahim Jaafari s’est dit certain de l’existence d’un plan consistant à précipiter le pays dans une guerre, tout en se félicitant de la réaction des religieux à la fois chiites et sunnites qui a fait avorter, selon lui, ces desseins. Il a écrit, dans une tribune publiée dans le Washington Post, avoir confiance dans la constitution d’un gouvernement lui permettant « d’étouffer le terrorisme qui a envahi notre pays et sali le nom de l’islam ». Par ailleurs, le ministre britannique de la Défense, John Reid, a une nouvelle fois écarté hier l’idée d’une guerre civile en Irak, estimant que la formation d’un « gouvernement d’union nationale » serait la meilleure réponse à apporter aux terroristes. L’Armée islamique prête à discuter avec les USA D’autre part, un homme présenté par la chaîne al-Jazira comme le porte-parole de l’Armée islamique en Irak a affirmé hier que ce mouvement sunnite rebelle serait prêt à discuter avec les États-Unis si les négociations portaient sur un retrait des troupes américaines. Sur le terrain, les violences se sont poursuivies à Bagdad et ailleurs en Irak, tuant 26 Irakiens, selon des sources de sécurité. Neuf corps non identifiés de personnes exécutées par balles ont été découverts. Enfin, la Jordanie a fermé sa frontière avec l’Irak en arguant de « motifs administratifs », plusieurs voyageurs s’y étant présentés sans papiers.
Les dirigeants d’Irak peinent à doter leur pays d’institutions stables pour éviter le scénario catastrophe d’une guerre civile, trois ans après l’invasion du pays par une coalition internationale qui a chassé du pouvoir le régime dictatorial de Saddam Hussein.

Le pays aborde aussi la quatrième année de présence de forces étrangères, notamment américaines, sans perspective...