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L’ombre de Sharon plane sur les législatives israéliennes Olmert espère assurer un pouvoir stable dominé par Kadima

Le Premier ministre par intérim Ehud Olmert a déclaré hier que son parti Kadima devait remporter plus de 40 sièges lors des élections législatives anticipées du 28 mars afin de doter Israël d’un gouvernement stable en mesure d’accomplir l’intégralité de son mandat. D’après les sondages, Kadima devrait remporter entre 37 et 40 des 120 sièges de la Knesset. Olmert a cependant prédit une victoire encore plus large pour sa formation centriste, dont il a pris les rênes après l’accident de santé d’Ariel Sharon le 4 janvier. Dans une interview accordée à la radio de l’armée, le Premier ministre par intérim a dit espérer que « Kadima ser(ait) suffisamment puissant pour diriger le pays sans dépendre des petits partis ». Le Premier ministre israélien par intérim a par ailleurs réitéré hier qu’il entendait fixer, en cas de victoire électorale, les frontières permanentes d’Israël. « Il y a déjà un consensus sur le fait que Goush Etzion, Ariel et Maalé Adoumim doivent faire partie intégrante d’Israël », a-t-il précisé en allusion à des blocs d’implantation en Cisjordanie. « La vallée du Jourdain sera la frontière sécuritaire d’Israël », a-t-il encore dit sans autre précision sur ce point. Interrogé sur d’éventuelles concessions territoriales à propos du plateau syrien du Golan conquis en juin 1967, M. Olmert a répondu : « Ce n’est pas à l’ordre du jour. Dans les années à venir, cela ne fait pas de doute, nous allons développer cette région et y investir, et il n’est pas question pour Israël de s’en retirer. » Le désengagement unilatéral, question centrale de ce scrutin, est l’ultime legs d’Ariel Sharon. Bien que plongé dans un coma qui semble de moins en moins réversible, l’image de l’ancien Premier ministre plane sur le scrutin. Pour Mark Heller, du Centre Jaffee des études stratégiques de Tel-Aviv, la scène politique a certes évolué depuis l’accident cérébral de Sharon, mais il demeure un élément important des élections. Sharon, explique-t-il à Reuters, a ouvert une troisième voie entre le pacifisme de gauche et l’intransigeance de droite. Olmert essaie à présent de convaincre l’électorat qu’il a les épaules assez larges pour enfiler le manteau de son mentor. « Il ne s’agit pas simplement de cette politique de désengagement en tant que telle, mais aussi des efforts qu’il fournit pour qu’un peu de l’aura de Sharon déteigne sur lui, en particulier dans le domaine de la sécurité où son propre bilan n’est pas évident », souligne Mark Heller, qui juge à cette aune le raid mené la semaine dernière par l’armée israélienne contre la prison palestinienne de Jéricho. « Et donc, dans les thèmes de campagne de Kadima, ils multiplient les références à Sharon, directes ou indirectes », poursuit-il. Yaron Ezrahi, de l’Université hébraïque de Jérusalem, en convient également : Sharon a bouleversé l’arrière-plan de ces élections en prouvant qu’il était possible d’évacuer des colons sans s’aliéner l’opinion publique israélienne. Bien au contraire. « L’énorme popularité du retrait et le coup terrible infligé au statut des colons ont indiqué que le retrait d’implantations n’était pas la voie la plus sûre pour un suicide politique », dit-il à Reuters. « “Si même Sharon est partisan d’un retrait, c’est que cela doit être dans l’intérêt vital d’Israël”, voilà ce que se disent les gens », ajoute l’universitaire. Les analystes notent toutefois une évolution majeure : avec Sharon dans le coma, l’époque des responsables politiques endurcis sur les champs de bataille semble prendre fin. « C’est la fin de l’ère des guerriers », estime Yaron Ezrahi. « Le véritable changement, c’est que, pour la première fois, nous avons trois personnalités à la tête des partis dominants (Ehud Olmert, Benjamin Netanyahu et Amir Peretz) dont aucun n’a ni la réputation ni le passé d’un général héroïque ou d’un combattant impitoyable », poursuit-il.

Le Premier ministre par intérim Ehud Olmert a déclaré hier que son parti Kadima devait remporter plus de 40 sièges lors des élections législatives anticipées du 28 mars afin de doter Israël d’un gouvernement stable en mesure d’accomplir l’intégralité de son mandat. D’après les sondages, Kadima devrait remporter entre 37 et 40 des 120 sièges de la Knesset. Olmert a cependant...