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Forum international Le « droit à l’eau » est dénié à un tiers de l’humanité

Le « droit à l’eau » est dénié à un tiers de l’humanité dont la vie est profondément affectée par le manque d’adduction et d’évacuation, mais ne fait pas encore l’unanimité de la communauté internationale. « Reconnaître le droit à l’eau comme un droit humain » implique de « s’assurer que les besoins essentiels en matière d’eau et d’assainissement de chaque individu, en particulier les plus pauvres et les plus marginalisés, sont satisfaits », indique le Conseil mondial de l’eau dans un rapport publié dimanche à Mexico. Après trois ans de débat, la seule existence de ce rapport témoigne du fait que le droit à l’eau des individus rallie désormais un « soutien significatif » de chefs d’État, gouvernement, de parlementaires et autres représentants de la société civile, souligne le Conseil. Ce droit n’est pas encore une évidence internationalement reconnue, mais des pas importants ont été faits depuis le précédent Forum mondial de l’eau en 2003, estime le président du CME, Loïc Fauchon. « À Kyoto, personne ne voulait en entendre parler et le droit à l’eau ne figurait même pas comme un thème de débat possible », explique-t-il en rappelant que le Conseil mondial demande « depuis trois ans aux pays de l’inscrire dans leur Constitution ». « Il n’y a pas de solution miracle : le droit à l’eau ne signifie pas l’eau pour tous demain », reconnaît-il. Des pays comme l’Uruguay, l’Ouganda, l’Afrique du Sud et l’Équateur l’ont d’ailleurs inscrit dans leur Constitution sans pour autant avoir les moyens de le mettre en œuvre. D’autant que cette notion, relève M. Fauchon, n’a pas les mêmes enjeux au Nord et au Sud : « Dans les pays développés, il concerne une poignée de familles ou d’individus pour lesquels le pouvoir politique devra prendre la responsabilité de fournir un service minimum, une dotation de dignité ». En Afrique, « les maires des communes rigolent quand je leur parle de droit à l’eau et considèrent que c’est un problème de riches ». Selon lui, le concept même effraie encore certains pays ayant en partage de grands fleuves avec leurs voisins et qui y voient l’inscription dans le marbre d’obligations internationales. « Ils n’acceptent pas de reconnaître le droit des individus pour ne pas avoir à céder sur un partage international de l’eau », estime Loïc Fauchon en citant les riverains du Mekong, de l’Indus ou les voisins nord-américains, États-Unis et Canada. Le rapport du Conseil mondial de l’eau montre pourtant que ce droit existe déjà dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, adopté en 1966 et ratifié par 152 États membres de l’ONU. Selon l’article 15 de ce pacte, le « droit à l’eau consiste en un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, en une eau salubre (...) pour les usages personnels et domestiques de chacun ». « Les institutions internationales ne sont pas comptables de sa mise en œuvre, qui incombe aux États et aux gouvernements », remarque Ashfaq Khalfan, juriste de COHRE, une organisation de défense des droits de l’homme basée à Genève. Une vingtaine d’ONG présentes à Mexico pour le Forum international de l’eau ont réclamé dimanche, dans un communiqué, une « déclaration formelle de la Commission des droits de l’homme de l’ONU » engageant les gouvernements à « mettre en œuvre toute action garantissant » l’application de cet article.
Le « droit à l’eau » est dénié à un tiers de l’humanité dont la vie est profondément affectée par le manque d’adduction et d’évacuation, mais ne fait pas encore l’unanimité de la communauté internationale.
« Reconnaître le droit à l’eau comme un droit humain » implique de « s’assurer que les besoins essentiels en matière d’eau et d’assainissement de chaque...