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Actualités - CHRONOLOGIE

Proche-Orient - Le parti Kadima remonte dans les sondages après l’opération-choc contre la prison Le FPLP accuse l’Autorité palestinienne d’être le « premier responsable » du raid de Jéricho

Les Palestiniens ont accusé hier Israël d’avoir voulu détruire l’Autorité palestinienne en lançant la vaste opération militaire contre la prison de Jéricho, qui a conduit à la capture de prisonniers du FPLP et du Fateh, alors que le FPLP, lui, faisait porter la responsabilité de cette offensive à Mahmoud Abbas. En attendant, « l’effet Jéricho » a profité au parti Kadima qui est remonté dans les sondages à 12 jours des élections législatives israéliennes. Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a accusé hier l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas d’être le « premier responsable » de l’opération israélienne contre la prison de Jéricho et de l’enlèvement d’Ahmad Saadate, son chef, affirmant qu’elle avait « obéi aux demandes israéliennes et américaines (…) dans le cadre d’un marché politico-sécuritaire (…) contraire aux appels à la souveraineté lancés par cette Autorité ». Le FPLP s’est dit « étonné » par le comportement de l’Autorité palestinienne et a appelé « le Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) à tenir une réunion urgente » pour examiner la question. En outre, le FPLP a tenu Israël pour « responsable » de la vie de son chef et a accusé l’Administration US et la Grande-Bretagne d’être de « connivence avec Israël dans ce crime odieux ». Hier aussi, le ministre palestinien de l’Intérieur, Nasr Youssef, a indiqué qu’Israël détient 61 prisonniers palestiniens qui se trouvaient dans la prison de Jéricho. « Nous appelons Israël à nous remettre l’ensemble des prisonniers, autrement nous ferons face à de grandes difficultés », a averti M. Youssef. De son côté, M. Saadate a démenti toute responsabilité dans l’assassinat en 2001 du ministre israélien du Tourisme, Rehavam Zeevi. « Je rejette ces accusations », a déclaré M. Saadate, cité hier par son avocat qui lui a rendu visite dans la prison de Jérusalem où il a été transféré. Selon son défenseur, M. Saadate refuse de répondre à ses interrogateurs. Il reste muet, niant toute légitimité à ceux qui le questionnent et, plus généralement, à la justice israélienne. Pour sa part, le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, a affirmé hier que « ce qui s’est passé à Jéricho et les crimes contre le peuple palestinien (...) font partie d’un plan préétabli pour détruire l’Autorité palestinienne. C’est la base de la politique israélienne », ajoutant que l’État hébreu avait lancé une « guerre ouverte » contre les Palestiniens. « Les prisonniers doivent être rendus immédiatement (…) et Israël n’a aucun droit de les juger », a exigé M. Erakat, précisant que les Palestiniens étudiaient un recours devant la Cour internationale de justice de La Haye. Dans toute cette affaire, le principal bénéficiaire est le parti Kadima du Premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert. Selon un sondage du quotidien Yédiot Aharonot, le parti centriste progresse de deux mandats en l’espace d’une semaine, en étant crédité de 39 sièges (sur 120), tandis que le Parti travailliste d’Amir Peretz recule d’un mandat à 19 et que le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu gagne un siège à 15. Depuis la mi-février, cette formation, alors créditée de 43 mandats, n’avait pratiquement pas cessé de reculer. Deux autres sondages du quotidien Maariv et de la radio militaire confirment cette remontée de Kadima. Si les résultats de ces sondages se confirment dans les urnes, M. Olmert pourra constituer facilement une majorité en s’alliant avec les travaillistes ou le Likoud. Sur le plan des réactions internationales, la secrétaire d’État US, Condoleezza Rice, a déclaré hier que Washington avait appelé Israël et l’Autorité palestinienne à la retenue. Elle a rappelé par ailleurs que les États-Unis et la Grande-Bretagne n’étaient pas responsables de la sécurité à la prison de Jéricho, mais qu’ils avaient uniquement un rôle d’observateurs. À Londres, le Premier ministre Tony Blair a rejeté toute idée de « complot », réaffirmant que les trois observateurs britanniques de la prison avaient été retirés en raison d’inquiétudes concernant leur sécurité. Et à Paris, le président Jacques Chirac a exprimé le souhait, dans un entretien téléphonique avec M. Abbas, que « les tensions s’apaisent rapidement ». Enfin, sur le terrain, la police israélienne a interdit hier une réunion organisée à Jérusalem-Est par des ONG palestiniennes et interpellé 6 personnes. D’autre part, un soldat israélien a été tué et 5 activistes palestiniens – appartenant aux Brigades des martyrs d’al-Aqsa – ont été arrêtés lors d’une opération à Jénine, en Cisjordanie.
Les Palestiniens ont accusé hier Israël d’avoir voulu détruire l’Autorité palestinienne en lançant la vaste opération militaire contre la prison de Jéricho, qui a conduit à la capture de prisonniers du FPLP et du Fateh, alors que le FPLP, lui, faisait porter la responsabilité de cette offensive à Mahmoud Abbas. En attendant, « l’effet Jéricho » a profité au parti Kadima qui...