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Actualités - CHRONOLOGIE

À Belgrade, un millier de fidèles rendent un dernier hommage à l’ancien leader serbe Au TPI, l’accusation soupçonnait Milosevic de jouer avec sa santé

Les fidèles de Slobodan Milosevic rendaient hommage jeudi à Belgrade à l’ancien président yougoslave, dont la dépouille mortelle sera inhumée demain sous un tilleul centenaire, dans le jardin de la propriété familiale à Pozarevac, sa ville natale. Accueilli par un millier de fidèles, le cercueil, posé sur un tapis rouge, recouvert du drapeau serbe et de roses rouges, a été exposé à partir de la mi-journée dans une grande salle du musée de la Révolution, datant de l’époque communiste, où les admirateurs de l’ex-président ont commencé à défiler, certains en pleurs, la plupart s’inclinant. De chaque côté du cercueil, fermé, encadré par des officiels du Parti socialiste (SPS) qui formaient une haie d’honneur, deux gerbes de roses rouges, des drapeaux serbes et d’autres aux couleurs de l’État de Serbie-et-Monténégro. Devant, un portrait de Slobodan Milosevic. « La Serbie restera inconsolable car il n’y a plus de patriote comme lui, qui a défendu le pays comme il l’a fait », affirmait Milovan Majic, une retraitée de 72 ans qui attendait dans la foule. Le musée, dans le quartier résidentiel de Dedinje, dédié au maréchal Tito qui repose dans un mausolée à deux pas de là, est aussi tout proche de la villa de Slobodan Milosevic, où, en avril 2001, il s’était retranché pour résister aux forces de police venues l’arrêter. La dépouille mortelle de l’ancien maître de la Yougoslavie était arrivée mercredi à Belgrade des Pays-Bas, où Slobodan Milosevic est mort le 11 mars à 64 ans, en prison à La Haye alors qu’il comparaissait pour crimes de guerre devant la justice internationale. Les circonstances dans lesquelles Slobodan Milosevic est mort restent cependant incertaines. Les minutes du procès de Slobodan Milosevic devant le TPI pour l’ex-Yougoslavie montrent que l’accusation le soupçonnait de longue date de jouer avec sa santé, car il n’avait aucun intérêt, selon elle, à ce que le procès se termine. « Il y a des preuves tangibles que, au cours des douze mois qui ont précédé août 2004, l’accusé a manipulé son état de santé, une conduite (...) qui ne peut être considérée que comme de l’obstruction », se plaignait en mai 2005 la procureur Carla Del Ponte et son adjoint Geoffrey Nice. Ils faisaient alors référence à des rapports médicaux confidentiels du cardiologue de Slobodan Milosevic démontrant que l’ancien leader yougoslave ne prenait pas les médicaments qui lui avaient été prescrits pour le cœur et en absorbait d’autres non prescrits. « Nous avons été très surpris par la découverte récente, dans la cellule de M. Milosevic, de médicaments inconnus qui ne lui ont pas été fournis par le personnel (...) et qui ont dû être introduits dans la prison d’une manière ou d’une autre », indiquait, dans son rapport datant d’août 2004, le cardiologue néerlandais Paul Van Dijkman, cité par l’accusation. Selon le procureur, les rapports médicaux ne faisaient que renforcer leur conviction : Slobodan Milosevic, en ne prenant pas ses médicaments, s’était volontairement rendu malade au point de ne plus pouvoir être présent aux audiences de son procès. Le cardiologue russe Leo Bokeria, responsable du centre de chirurgie cardio-vasculaire Bakoulev où voulait se faire soigner Slobodan Milosevic, a accusé cette semaine le TPI de ne pas avoir fourni à l’ancien président des soins adéquats.
Les fidèles de Slobodan Milosevic rendaient hommage jeudi à Belgrade à l’ancien président yougoslave, dont la dépouille mortelle sera inhumée demain sous un tilleul centenaire, dans le jardin de la propriété familiale à Pozarevac, sa ville natale.
Accueilli par un millier de fidèles, le cercueil, posé sur un tapis rouge, recouvert du drapeau serbe et de roses rouges, a été exposé...