Montillet, une dernière descente qui libère

Carole Montillet a terminé sa carrière de descendeuse en Coupe du monde sur une modeste 18e place hier à Aare et s’est enfin libérée des appréhensions qui la guettaient depuis quelque temps, prête, après le super G jeudi, à tourner définitivement la page du haut niveau. Elle est restée dans l’aire d’arrivée pour applaudir Michaela Dorfmeister, qui tirera elle aussi à 32 ans sa révérence en fin de saison. Elle s’est réjouie de la 2e place de l’Américaine Lindsay Kildow, compagne de galère et d’hôpital lors d’un entraînement précédant la descente des Jeux olympiques de Turin en février. Puis, elle a salué des spectateurs autrichiens qui l’appelaient par son prénom, comme une des leurs. Carole Montillet a savouré ses derniers moments sur le circuit mondial de la descente, mais sans nourrir de regrets ou succomber à la nostalgie : « Je sens que mon corps n’en peut plus, je sens bien que j’arrive au bout », dit en souriant la championne olympique de descente en 2002 à Salt Lake City. « Depuis quatre ans, je m’étais fixé cette année olympique comme terme de ma carrière : je n’en ai jamais douté mais je suis sûre aujourd’hui d’avoir fait le bon choix », explique l’Iséroise de 32 ans. « Je suis à plus d’une seconde des meilleures : je crois que j’ai épuisé mon capital confiance et mon capital engagement, j’ai des appréhensions que je n’avais pas avant, comme si mon corps me disait d’y aller mollo », ajoute la lauréate de la Coupe du monde de super G en 2003. « Faire un truc » Aujourd’hui, elle abordera le super G d’Aare avec « comme toujours l’ambition de faire un truc », tout en étant consciente de ses limites actuelles. « Ma côte fracturée à Turin (lors de sa terrible chute à l’entraînement) me fait à nouveau mal », explique, sans se chercher d’excuses, Montillet qui a remporté depuis ses débuts en Coupe du monde en décembre 1991 huit succès sur le circuit mondial. Avant de tourner définitivement la page compétition, Montillet se fait une joie de participer aux championnats de France de ski alpin à Courchevel et surtout à une course du circuit FIS, le 1er avril, dans son fief de Villard-de-Lans. Elle entamera alors une nouvelle vie et participera avec l’ex-skieuse de l’équipe de France, Mélanie Suchet, à des rallyes-raids... roulant ainsi dans les traces de Luc Alphand. « J’avais besoin d’avoir un projet pour ne pas rester cloîtrée chez moi et d’un truc qui me permette de me vider la tête après ces quinze années de compétition. Je voulais voir ailleurs ce qui se passe », s’enthousiasme-t-elle en se réjouissant d’avance de participer au Dakar 2007. Elle restera toutefois en contact avec le ski « d’une façon ou d’une autre », révélant au passage être en contact avec une chaîne de télévision pour jouer le rôle de consultante.