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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris soutient la conférence de la place de l’Étoile mais se défend de toute ingérence dans les affaires internes Pour Chirac, le dialogue interlibanais, une « étape importante » sur la voie de l’application de la 1559

Paris, d’Élie MASBOUNGI Entre le récent voyage en Arabie saoudite du président Jacques Chirac, qui avait largement évoqué la question libanaise avec le roi Abdallah, et son prochain déplacement au Caire, où le Liban sera très probablement présent lors de ses entretiens officiels avec le président Hosni Moubarak, la diplomatie française intensifie ses efforts et multiplie ses contacts en vue de la réussite du dialogue interlibanais qui reprendra ce matin place de l’Étoile. En recevant samedi à l’Élysée M. Terjé Roed-Larsen, émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU pour la mise en œuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, le chef de l’État français a insisté encore une fois sur l’application de la 1559. Confirmant ce point précis à l’issue de l’entretien Chirac-Roed-Larsen, M. Jérôme Bonnafont, porte-parole de l’Élysée, a indiqué que le président français a réaffirmé devant son hôte que la France est déterminée à œuvrer en vue de l’application « intégrale » de la résolution 1559. Il a ensuite souligné que la conférence de dialogue interlibanais « constitue, pour le président Chirac, une étape importante dans cette direction ». M. Chirac a aussi exprimé son soutien au conclave qui reprendra ce matin, place de l’Étoile, a poursuivi M. Bonnafont, précisant qu’au cours de son entretien avec son hôte, le président français a réaffirmé « le soutien actif de la France au recouvrement par le Liban de son indépendance et de sa souveraineté ». De son côté, M. Terjé Roed-Larsen a déclaré, en quittant le palais présidentiel, que le Moyen-Orient « devient une zone de plus en plus chaude, certains litiges ayant atteint le point d’ébullition ». Il a ajouté que « le nouveau dialogue interlibanais représente dans cette région le seul rayon de lumière porteur d’espoir ». Le représentant de l’ONU a insisté sur le fait que la situation au Moyen-Orient atteint aujourd’hui un degré de gravité et de complication inédit depuis très longtemps et que c’est en Irak et dans les territoires occupés que les points litigieux ont atteint un niveau inquiétant d’effervescence. Vendredi, le Quai d’Orsay avait exprimé, par la bouche de son porte-parole, Jean-Baptiste Mattéi, le soutien de la diplomatie française à la conférence de dialogue, souhaitant que ces discussions se poursuivent « avec l’esprit constructif et d’ouverture qui a présidé à son lancement, de façon à permettre l’élaboration d’un accord sur les principales questions d’intérêt national, dans le respect des résolutions pertinentes des Nations unies ». Au journaliste qui lui demandait de préciser si la France insistait sur certains points du dialogue ou certaines questions discutées à Beyrouth, M. Mattéi a affirmé que son pays « n’a pas à donner des solutions, clé en main » et qu’il appartient aux parties elles-mêmes de parvenir à un accord. À la question de savoir si l’expression « esprit constructif et d’ouverture qui a présidé à son lancement » était une référence critique à l’égard de Walid Joumblatt et de ses déclarations faites à Washington, M. Mattéi a répondu : « Chacun est libre d’apprécier cela comme il l’entend. Ce qui est important pour ce dialogue national, c’est que toutes les forces politiques y participent et que cela se fasse dans un esprit constructif . » À un autre journaliste qui lui faisait remarquer que certains Libanais considèrent qu’un accord sur les principales questions d’intérêt national n’est pas compatible avec les « résolutions pertinentes des Nations unies », c’est à dire la résolution 1559, le porte-parole a dit: « De notre point de vue, il est évident que ce cadre existe tout comme ces résolutions auxquelles nous sommes très attachés, comme le président de la République l’a rappelé il n’y a pas très longtemps. C’est bien sûr quelque chose qui doit être pris en compte par les forces politiques libanaises. Une des questions posées, c’est précisément de savoir comment, dans ce cadre défini par la communauté internationale, qui pose essentiellement des principes, on peut ensuite arriver à une mise en œuvre qui se fasse par le dialogue et qui soit conforme au souhait des forces politiques libanaises. Ce n’est pas du tout incompatible. » Et le porte-parole du ministère des AE d’ajouter à ce propos : « Vous avez des principes qui existent, qui figurent dans ces résolutions, puis ensuite, il y a les travaux pratiques et la façon de mettre en œuvre ces principes. C’est là-dessus que l’on a besoin d’un dialogue. Cela ne me semble pas incompatible. » Interrogé sur la date de la prochaine visite en France du général Michel Aoun, M. Mattéi a indiqué qu’aucune date n’a encore été fixée. Prié, enfin, de dire si la France avait une position précise sur le départ ou le maintien au pouvoir du président Émile Lahoud, M. Mattéi a répondu : « Nous ne souhaitons pas nous ingérer dans les affaires intérieures libanaises. C’est là une question qui concerne les forces politiques libanaises et cela doit être traité comme tel. »
Paris, d’Élie MASBOUNGI

Entre le récent voyage en Arabie saoudite du président Jacques Chirac, qui avait largement évoqué la question libanaise avec le roi Abdallah, et son prochain déplacement au Caire, où le Liban sera très probablement présent lors de ses entretiens officiels avec le président Hosni Moubarak, la diplomatie française intensifie ses efforts et multiplie ses...