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SPECTACLE Une mise en scène de Berge Fazlian « Vingt poèmes pour un amour » : le chant de la terre de Nadia Tuéni…

La théâtralisation d’un poème est toujours affaire délicate. Ne pas tomber dans la mièvrerie. Garder aux mots leur prépondérance, leur impact tout en les habillant de lumière, de soieries et de musique. C’est à cette gageure que s’est attaqué le metteur en scène Berge Fazlian qui, à l’occasion du Printemps des poètes et de la Journée internationale de la francophonie, a choisi de porter sur scène les magnifiques vers d’une grande dame de la poésie libanaise. Vingt poèmes pour un amour de Nadia Tuéni : une œuvre poignante et ensoleillée tout à la fois, qui célèbre avec passion le pays du Cèdre. Une écriture, qui décline, en une « géographie poétique », les différentes terres du Liban. Des mots donnant naissance à des images flamboyantes ou délicates, terriennes ou éthérées, d’une profondeur douloureuse et d’une indicible sensibilité, auxquels ont donné voix – et vie – cinq jeunes comédiennes et leur partenaire masculin, au théâtre Béryte de l’USJ. Chirine Karamé, Zeina Saab de Melero, Ayla Chahine, Aline Lahoud, Yasmina Toubia et Mike Ayvazian : six récitants, en tenues traditionnelles (des costumes de toute beauté fournis par Samia Saab), baignés dans une lumière chaude – car « C’est déjà l’Orient, où le blanc domine, où le jaune, l’ocre et le rose ont élu royal domicile », dit le prologue – et accompagnés de l’orchestre de Harout Fazlian – qui a signé la très belle musique –, ont, tour à tour, incarné la poétesse chantant, ou pleurant, son Liban : « Nous ne savions lire les présages, dans ces oiseaux morts au fond de leur cage. » Bannissant les effets déclamatoires emphatiques au profit d’une gestuelle subtile et d’un jeu basé sur le dialogue, Berge Fazlian a ranimé, l’espace de cette soirée, l’âme de Nadia Tuéni. Dont chaque mot, chaque vers s’en faisait l’écho… Des incantations verbales aux sons mêlés du piano, du riq, du qanoun, de la contrebasse, de la clarinette et du violoncelle, c’est dans ce qui « fut un Liban des jardins, comme il est une saison douce », que s’est retrouvé entraîné le public. Avec nostalgie et émotion. Avec le secret espoir aussi que : « Beyrouth (reste) en Orient, le dernier sanctuaire où l’homme peut toujours s’habiller de lumière… » Z. Z. • Seconde soirée : le 22 mars, à 20h30, au palais de l’Unesco.
La théâtralisation d’un poème est toujours affaire délicate. Ne pas tomber dans la mièvrerie. Garder aux mots leur prépondérance, leur impact tout en les habillant de lumière, de soieries et de musique. C’est à cette gageure que s’est attaqué le metteur en scène Berge Fazlian qui, à l’occasion du Printemps des poètes et de la Journée internationale de la francophonie, a...