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Des analystes soulignent l’incapacité du pouvoir à faire face aux défis extérieurs et à construire un État citoyen Le Baas syrien fête ses 43 ans de pouvoir sur fond de turbulences

La Syrie célébrait hier le 43e anniversaire de l’arrivée au pouvoir du Baas, dans l’isolement et sur fond d’accusations internationales dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. L’organe du parti au pouvoir, al-Baas, a affirmé mardi que « la révolution du 8 mars 1963 n’a pas été un évènement ordinaire » et appelé les Syriens à ne pas voir que « les quelques erreurs » commises durant ce long parcours. Pour l’écrivain et politologue Michel Kilo, interrogé par l’AFP, la Syrie doit néanmoins procéder à « une sérieuse révision de sa politique ». Le parti Baas « a fait des promesses “de justice, d’égalité, de liberté” qu’il n’a pas tenues. Ses théories sont dépassées, ses moyens d’intervention caducs », affirme cette figure de l’opposition syrienne, avant d’ajouter que la situation intérieure est « en crise ». Malgré les recommandations du parti Baas en faveur de nouvelles réformes, lors de son congrès général de juin 2005, « les autorités serrent la vis », renchérit un autre opposant sous le couvert de l’anonymat. Les autorités ont en effet multiplié les arrestations et les tracasseries contre les militants de la démocratie. « Les longues années de règne du parti unique ont démontré l’incapacité du pouvoir à faire face aux défis extérieurs (...) et à construire un État citoyen », affirme, pour sa part, l’écrivain syrien Omar Koch, membre des commissions de la société civile, dans un article du journal arabe al-Hayat. L’entrée en dissidence de l’ex-vice-président Abdel Halim Khaddam, un des piliers de la Syrie baassiste, en décembre, n’a pas arrangé les choses. Sur le plan international, la Syrie est « isolée et doit régler ses problèmes », poursuit M. Kilo. Il rappelle que le plateau syrien du Golan est toujours occupé par Israël depuis 1967, et que les relations de Damas avec son voisin libanais sont en crise. Depuis l’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005, la Syrie est en effet dans le collimateur de la communauté internationale. L’ONU, Washington et Paris notamment réclament de Damas une coopération totale à l’enquête sur cet assassinat. Le nouveau chef de la commission d’enquête internationale, le magistrat belge Serge Brammertz, a été reçu pour la première fois en février par des responsables de Damas. Il doit publier un nouveau rapport d’étape sur les circonstances de l’assassinat de Hariri aux alentours du 15 mars. Malgré son isolement, la Syrie bénéficie du soutien de l’Iran et du Hezbollah et peut espérer tirer un profit politique de la victoire aux élections palestiniennes du mouvement islamiste Hamas, dont une partie de la direction réside à Damas. Forts investissements américains Malgré les pressions régionales et internationales, la croissance économique a toutefois enregistré un taux de 4,5 % en 2005, la plus forte depuis dix ans, selon la revue spécialisée Oxford Business Group. L’année écoulée s’est, en outre, caractérisée par un bond de 30 % des investissements étrangers directs (IDE), notamment américains (Coca-Cola, Pepsi-Cola, Kentucky Fried Chicken) et français (fromageries Bel, électricien Legrand). Les pays arabes du Golfe sont également présents dans des projets immobiliers d’une valeur d’environ 6 mds de dollars (Émirats arabes unis, Koweït). Des compagnies pétrolières chinoise, russe et indienne se préparent également à investir dans ce secteur, en dépit de la baisse de la production du pétrole en Syrie. Mais le principal problème du pays reste le chômage, qui s’établit à plus de 20 % de la population active, alors que le taux d’inflation s’élève à 10 %, selon des chiffres officiels.

La Syrie célébrait hier le 43e anniversaire de l’arrivée au pouvoir du Baas, dans l’isolement et sur fond d’accusations internationales dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.

L’organe du parti au pouvoir, al-Baas, a affirmé mardi que « la révolution du 8 mars 1963 n’a pas été un évènement ordinaire » et appelé les Syriens à ne pas voir que «...