Irak - Concertations au sommet de l’État, aujourd’hui, sur la date de la séance inaugurale du Parlement Cinquante employés d’une société de sécurité privée enlevés à Bagdad

Cinquante employés d’une société de sécurité privée ont été enlevés hier à Bagdad par des hommes vêtus de l’uniforme des commandos de police, à la veille d’une réunion au sommet de l’État sur la date de la séance inaugurale du Parlement issu des élections du 15 décembre. Selon une source du ministère irakien de l’Intérieur, des assaillants ont pénétré hier dans les locaux de la société al-Rawafed, qui fournit des gardes de sécurité, et dont les locaux sont situés à Zayouneh, dans l’est de Bagdad. Ils ont désarmé les 50 employés présents et les ont contraints à les suivre vers une destination inconnue. Toujours à Bagdad, 18 corps, criblés de balles ou portant des traces de strangulation, ont été découverts dans un minibus par l’armée américaine qui a prévenu la police irakienne. Ils ont été transportés à la morgue de l’hôpital Yarmouk, où un journaliste de l’AFP a pu constater qu’il s’agissait d’hommes âgés de 25 à 35 ans. Ils étaient en civil et ne portaient pas de pièces d’identité. Selon le ministère de l’Intérieur, 4 d’entre eux ont été identifiés par leur famille et il s’agit d’Irakiens de la région sunnite d’Abou Ghraib, à l’ouest de Bagdad. La violence a également coûté la vie à 11 Irakiens, dont 4 policiers et 2 soldats, et blessé 15 autres dans une série d’attaques à la bombe et à la voiture piégée dans la capitale irakienne et dans d’autres régions du pays, même dans la ville méridionale de Bassora, habituellement calme. En outre, 19 Irakiens ont été arrêtés dans un raid mené par l’armée irakienne et des forces spéciales du ministère de l’Intérieur à Baaqouba, à 60 km au nord-est de Bagdad. Des quantités d’armes et d’explosifs ont été saisies, selon l’armée irakienne. Par ailleurs, un soldat américain a été tué mardi dans une attaque près de Tall-Afar, dans le nord de l’Irak, a annoncé hier l’armée US. Ainsi, la dégradation de la situation sécuritaire se poursuit alors qu’une réunion au sommet doit avoir lieu aujourd’hui pour débattre de l’opportunité de tenir dimanche la réunion inaugurale du Parlement, ou si au contraire elle peut être reportée, constitutionnellement, a indiqué à l’AFP Hussein Chahrastani, vice-président chiite du Parlement. Selon lui, le Conseil présidentiel (le chef de l’État Jalal Talabani et les deux vice-présidents), le Premier ministre Ibrahim Jaafari et les trois vice-Premiers ministres, le président du Parlement sortant Hajem al-Hassani et ses deux vice-présidents ainsi que le président de la Cour suprême et deux adjoints doivent discuter de cette question. La tenue de la première séance du nouveau Parlement était suspendue au règlement de la controverse sur la reconduction de M. Jaafari au poste de Premier ministre. Le président Talabani a maintenu son opposition à cette reconduction car, selon lui, M. Jaafari ne fait pas l’unanimité. Il a été choisi en février par l’Alliance unifiée irakienne (AUI) comme candidat au poste de Premier ministre, mais n’a pas encore été officiellement chargé de former le nouveau gouvernement. Son choix est contesté par l’Alliance kurde (53 sièges), le Front de la concorde sunnite (44 sièges) et la liste laïque du chiite Iyad Allaoui (25 sièges). Cette querelle retarde la formation d’un gouvernement dont la priorité doit être de trouver les moyens de juguler la violence. Enfin, l’armée américaine a annoncé la libération d’un nouveau groupe de 122 détenus des prisons gérées par les forces irakiennes et américaines. Quelque 30 000 prisonniers ont vu leur cas examiné par une commission mixte américano-irakienne depuis 2004 et plus de 15 400 ont été libérés.