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Pakistan - La sécurité se dégrade dangereusement en Afghanistan Chasse aux talibans en zone tribale après des combats dans le nord-Waziristan

L’armée pakistanaise était hier à la recherche de deux chefs religieux protalibans présentés comme les meneurs des combats qui ont fait jusqu’à 140 morts dans la zone tribale pakistanaise frontalière de l’Afghanistan. Des affrontement sporadiques ont eu lieu dans la nuit de lundi à hier à Miran Shah, principale localité du district tribal du Nord-Waziristan, où ces combats, les plus durs depuis le début de la « guerre au terrorisme » à laquelle s’est rallié le Pakistan il y a plus de quatre ans, avaient débuté samedi. Un couvre-feu a été imposé et Miran Shah était survolé en permanence par des hélicoptères de combat. L’armée a bouclé la ville, où l’électricité a été coupée, et l’administration locale s’efforçait de négocier un retour au calme avec les chefs de tribu locaux. D’ailleurs, de l’autre côté de la frontière, en Afghanistan, la sécurité se dégrade et la rébellion se renforce. Pas plus tard qu’hier, une bombe a explosé au passage du convoi du gouverneur d’une province du Sud-Est afghan, faisant deux blessés, et un responsable local a été blessé au cours d’une autre attaque dans une province voisine. Écoles brûlées, fonctionnaires assassinés, soldats attaqués : quatre ans après la chute des talibans, l’hiver n’a jamais en effet été aussi violent dans le sud du pays, où talibans et mafias rebelles, de plus en plus organisés, font la loi face à un État absent. « Cet hiver, nous avons comptabilisé trois fois plus d’incidents que lors des trois hivers précédents ensemble », note un responsable occidental chargé des questions de sécurité à Kaboul. « La rébellion s’intensifie, sans aucun doute », estime celui-ci en prédisant « une année 2006 encore plus chaude que 2005 ». Même les Américains, jusqu’ici très optimistes, avouent aujourd’hui que la situation se dégrade et menace le fragile État afghan, qui tente avec peine d’étendre son pouvoir avec l’aide de la communauté internationale. « Jamais depuis la fin 2001, les rebelles n’ont représenté une telle menace pour l’expansion du gouvernement afghan » dans les provinces, a déclaré fin février le général Michael Maples, directeur de l’Agence de renseignement de la défense (DIA) américaine, lors d’une audition au Sénat à Washington. Lundi, ce fut au tour de la mission des Nations unies en Afghanistan (Unama) de se déclarer « inquiète » de la détérioration de la sécurité dans le Sud. Au-delà du nombre d’attaques, les alliés internationaux du gouvernement afghan s’inquiètent de l’efficacité croissante des rebelles, qui choisissent soigneusement leurs cibles, frappées « à l’irakienne » (bombes, assassinats...). « La rébellion devient plus intelligente, en évitant les attaques frontales et en terrorisant ou en éliminant tout relais du gouvernement central au niveau local », notent les responsables afghans qui craignent que la stratégie des rebelles – nourrir l’insécurité pour empêcher toute reconstruction et discréditer le gouvernement et ses alliés aux yeux de la population – ne finisse par réussir.
L’armée pakistanaise était hier à la recherche de deux chefs religieux protalibans présentés comme les meneurs des combats qui ont fait jusqu’à 140 morts dans la zone tribale pakistanaise frontalière de l’Afghanistan. Des affrontement sporadiques ont eu lieu dans la nuit de lundi à hier à Miran Shah, principale localité du district tribal du Nord-Waziristan, où ces combats, les...