Rechercher
Rechercher

Actualités

La situation s’améliore dans le Golfe, mais l’Arabie est à la traîne

La condition des femmes s’améliore peu à peu dans les pays du Golfe où certaines d’entre elles occupent désormais des postes de responsabilité, mais l’Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, leur interdit toujours de conduire ou de sortir seules. Après quatre décennies de marginalisation, le Koweït a octroyé en mai 2005 aux femmes l’intégralité de leurs droits politiques, y compris ceux de voter et de se présenter aux législatives. Maassouma al-Moubarak, une féministe notoire, y a été nommée ministre pour la première fois dans l’histoire du pays. « C’est une réalisation historique, après 35 ans de lutte », a déclaré à l’AFP la militante koweïtienne Roula Dachti. « Si Dieu le veut, des femmes seront élues au Parlement en 2007 (lors des élections générales). Nos études montrent que 70 % des hommes et des femmes sont prêts à voter pour des femmes », a indiqué Mme Dachti, présidente de l’organisation non gouvernementale (ONG) Association économique du Koweït. Mais le chemin des femmes vers l’égalité dans cet émirat conservateur est semé d’embûches, les islamistes radicaux ne l’entendant pas de cette oreille. Lorsque Mme Moubarak a commencé à prêter serment au Parlement, plusieurs députés islamistes et tribaux ont crié et tapé sur leurs bureaux. En revanche, en Arabie saoudite, le processus de libération des femmes est lent, malgré les vœux de « bonne chance » qui leur ont été adressés par le roi Abdallah. En décembre, il a assorti ses souhaits d’un appel à la patience et à « demander ce qui est possible ». Si les femmes n’ont pu participer aux élections municipales de 2005, les premières du pays, elles ont cependant remporté des succès dans des élections de corps professionnels. En novembre, deux femmes ont notamment été élues à la Chambre de commerce de Djeddah, lors des premières élections auxquelles les candidates étaient admises. Une femme ingénieur a également été élue au conseil d’administration du syndicat des ingénieurs en décembre. Mais en dépit des assurances du ministre de l’Information Iyad Madani, selon lesquelles les femmes pouvaient faire légalement une demande de permis de conduire, une fatwa (avis religieux) d’un haut dignitaire religieux, émise en 1991, continue à priver les femmes de conduire. « Nous avons le sentiment que l’Administration tente de se dérober à ses responsabilités », a regretté la féministe Hatoun al-Fassi, professeur à l’Université du roi Saoud à Ryad. « Puisque le régime ne repose pas sur la participation publique, le changement doit donc venir d’en haut », a déclaré Mme Fassi. Les Saoudiennes sont obligées de se couvrir de la tête aux pieds en public et ne peuvent voyager sans l’autorisation écrite d’un de leurs proches mâles. « Nous ne cessons de demander la création d’un conseil suprême pour les femmes, lié directement au roi. Un organe (officiel) comme celui-ci serait bénéfique », estime Mme Fassi. Dans d’autres pays du Golfe, les femmes peuvent porter des vêtements modernes et il est fréquent de les voir, voilées ou non, conduire des voitures de sport ou accueillant les clients aux guichets de banques. Aux Émirats arabes unis, une seconde femme ministre a été nommée lors du remaniement du cabinet en février. Mariam al-Roumi a rejoint le gouvernement en tant que ministre des Affaires sociales tandis que Loubna al-Quassemi, la première femme ministre de l’histoire du pays, a gardé son portefeuille de l’Économie. Oman compte trois femmes ministres, dont la troisième a été nommée en octobre 2004. Le Conseil consultatif compte deux députées élues sur ses 83 membres. Au Qatar, le gouvernement compte une femme ministre et plusieurs femmes ont été nommées à des postes-clés ces dernières années. À Bahreïn, une seconde femme a rejoint le cabinet en janvier 2005. Mais la question de la participation des femmes aux législatives prévues cette année doit encore être tranchée.
La condition des femmes s’améliore peu à peu dans les pays du Golfe où certaines d’entre elles occupent désormais des postes de responsabilité, mais l’Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, leur interdit toujours de conduire ou de sortir seules.
Après quatre décennies de marginalisation, le Koweït a octroyé en mai 2005 aux femmes l’intégralité de leurs droits politiques,...