Rechercher
Rechercher

Actualités

Communautés La représentation de la figure du patriarche Doueihi au XVIIe siècle Par Hyam MALLAT

Il y a quelques jours s’est ouvert au Vatican le procès pour la canonisation du patriarche Estéphan Doueihi qui a occupé le siège patriarcal maronite du 20 mai 1670 au 3 mai 1704. Considéré, à juste titre, comme un grand patriarche à la vie exemplaire engagé dans une action courageuse au sein d’une société aux prises avec des événements politiques et sécuritaires graves (puisque son règne a coïncidé avec la transition du pouvoir entre les Maan et les Chéhab en 1697 à Semkanieh et que les troubles l’avaient même obligé à payer de sa personne au Liban le poussant à se transporter d’une région à l’autre pour sa sécurité et à adresser plusieurs missions à Rome et à Versailles auprès de Louis XIV), Doueihi est également l’auteur d’une œuvre considérable constituée de nombreux ouvrages de référence dans les domaines religieux, théologique et historique dont notamment ses « Annales » qui couvrent l’histoire du monde arabe et du Liban du VIe au XVIIIe siècle. Ce que je voudrais particulièrement rapporter dans cet article, c’est qu’il existe deux reproductions du patriarche Doueihi faites de son vivant : la première (photo), peut-être connue, a été reproduite par le père Boutros Daou dans son ouvrage History of Maronites où la figure 302 représente le patriarche Doueihi ; il est dit que cette représentation a été peinte du vivant et devant le patriarche Doueihi. La seconde reproduction est certainement très peu connue et elle est d’un intérêt majeur. Elle a été publiée dans l’ouvrage (photo) – aujourd’hui extrêmement rare à trouver – paru à Rome en 1685 sous le titre « Compendiaria Ennaratio apparatus in honorem D. Ioannis Evangelistae Patroni Ecclesiae et Collegii maronitarum exhibiti ab alumnis eiusdem Collegii – Centesimum », commémorant le centenaire de l’établissement du Collège romain maronite par le pape Grégoire XIII. Cet ouvrage de 85 pages, tout en présentant l’histoire de l’établissement du collège, son rôle et son apport pédagogique, a également, à partir de la page 49, relevé les noms des élèves du collège, avec leur portrait et un bref rappel sur chacun d’eux. Et le premier cité de ces élèves est le patriarche Estéphan Doueihi – prénommé en latin Stephanus Petrus Edenensis – qui était justement le patriarche occupant le siège patriarcal en 1685 puisqu’il avait été élu en 1670. Ainsi donc ce portrait que nous présentons a été dressé par une personne connaissant le patriarche et donc tenue de respecter le vrai visage d’un patriarche en titre. C’est dire que grâce à cet ouvrage paru en 1685, nous disposons de la représentation de la figure véritable du patriarche Doueihi tel que l’ont connu ses contemporains. Si nous rappelons ces faits aujourd’hui, ce n’est pas uniquement à l’occasion de l’ouverture du procès de canonisation du patriarche Doueihi au Vatican, mais également pour sensibiliser les Libanais à leur patrimoine, ce qui permet ainsi à chaque communauté d’identifier des apports singuliers dans le domaine de la culture et de l’héritage patrimonial.
Il y a quelques jours s’est ouvert au Vatican le procès pour la canonisation du patriarche Estéphan Doueihi qui a occupé le siège patriarcal maronite du 20 mai 1670 au 3 mai 1704. Considéré, à juste titre, comme un grand patriarche à la vie exemplaire engagé dans une action courageuse au sein d’une société aux prises avec des événements politiques et sécuritaires graves (puisque...