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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Le Liban hétéroclite Repenser le Liban d’après-guerre, dans ce remous tumultueux de réactions, élucider le concept d’un Liban à visage uniforme, loin de tout alignement pervers et de toutes les tentatives de dénaturation, repenser le Liban-libanais en écartant les surenchères patriotiques et les chantages affectifs accompagnés des lugubres notes de glas noirs ne serait-ce pas recourir à une solution équivoque ? Être entre le marteau et l’enclume ne nécessite-il pas parfois de ménager la chèvre et le chou ? Être à mi-chemin entre l’Occident et l’Orient serait-il une calomnie à subir à jamais d’un pays qui a su réconcilier les opposés et brandir le fanion de l’ouverture et de la tolérance jusqu’à oublier son identité ? Au demeurant, le Liban se veut désormais une enclave barricadée par des truqueurs qui, par leurs discours parfois aguicheurs, œuvrent à le détourner de sa vocation essentielle : le pays du Cèdre, où l’hymne à l’humanisme s’élève très haut pour résoudre l’énigme du sphinx figé. Faouzia KABBANI Walid bey, l’exemple Il n’y a pas de lâcheté face à un assassin : c’est de la légitime défense. Voler à l’étalage pour nourrir ses enfants affamés n’est pas un vol : c’est un réflexe de survie. On pourrait continuer : l’argent acquis grâce à l’omniprésence de l’« associé majoritaire » pourrait être rendu, maintenant qu’il n’y a plus personne à craindre. On pourrait ajouter : il y aura toujours, dans le clan, dans la tribu familiale, une élite disponible, capable d’assumer la relève, tout de suite. Et pour terminer (à long terme) : notre démocratie libanaise, la plus exemplaire, la plus solide, est faite pour durer, tout comme le clan familial indissoluble, tout comme l’ensemble des clans qui la composent, cette démocratie, clanique, familiale, religieuse. Notre « village » où tous se connaissent, se saluent, se respectent. Merci, Walid bey. Signé : Ashraf, Anthony, Carole, Fatima, Imad, Hamad, Ihsane, Jad, Jalal, Souheil, Mohammad, Oussama, Soleimane, Talal, Zeina, Tarek, Wael, Zouheir, Alexandre École hôtelière Dékouaneh Je ne comprends pas… Il faut dire que depuis le 14 mars 2005, j’ai repris goût à la politique et j’ai recommencé à lire quotidiennement L’Orient-Le Jour. Je lis aussi d’autres analyses de différents journaux libanais. Malheureusement, je ne suis pas tombée jusqu’à maintenant sur un article, un seul, qui analyse les paroles et les actions du groupe qui s’est donné le nom de forces du 14 Mars. Je ne suis jamais tombée sur un article qui demande des comptes à ces mêmes forces. Un an est passé, un an au cours duquel la situation a régressé. Des journalistes, des héros ont été assassinés l’un après l’autre. Nous perdons espoir jour après jour ; nos rêves de retourner au pays s’éloignent de jour en jour. Je ne comprends pas, alors qu’ils ont tout en main, comment la majorité parlementaire, les meilleurs ministres au gouvernement et l’appui des forces internationales demeurent sans réaction. Mais que font-ils ? Pour cacher leur incapacité, ils publient des slogans : « À bas le régime sécuritaire syrien », « À bas le président » (qui n’a, et cela depuis Taëf, pas beaucoup de pouvoir entre ses mains), quand ce n’est pas « la faute à Michel Aoun ». Pour couronner le tout, ils essaient de saper le dialogue national initié par le chef du Parlement avant qu’il ne commence. Messieurs, je n’oublie pas : chaque parole que vous prononcez, chaque promesse que vous faites sont enregistrées. Je ne comprends pas que je sois la seule à me plaindre, je ne comprends pas qu’un peuple aussi intelligent et évolué soit aussi aisément manipulé. Et peut-être que je ne comprendrais jamais. Rita RENKEMA-NAJJAR Hollande On m’a volé mon 14 Mars Lorsque ce lundi 14 mars, j’ai pris mes enfants à la place des Martyrs, je leur ai expliqué que nous allions manifester afin de réclamer notre souveraineté, notre indépendance, la libération de notre Liban de toute présence, de toute ingérence étrangères. Naïvement, j’y ai cru. Naïvement, je l’ai fait croire à mes enfants. Quelle tromperie ! Cette place des Martyrs qui était devenue, un instant, la place de la fraternité, des retrouvailles, du patriotisme s’est transformée en place de la hargne, de la haine. Messieurs, madame, jamais je ne vous pardonnerai de m’avoir volé mon 14 Mars. Car c’est bien le mien et certainement pas le vôtre. Je suis allée place des Martyrs pour dire ma soif d’unité, pour dire à mes frères libanais, à tous mes frères libanais que nous pouvons enfin former une nation. J’y suis allée pour écouter et comprendre. Je n’y suis pas allée pour lancer des insultes aux uns et aux autres. J’y suis allée pour y rejoindre tous mes frères. Je n’y suis pas allée pour rejeter, pour décrier, pour injurier. J’y suis allée pour la vérité. Je n’y suis pas allée pour le mensonge. Vous m’avez volé mon 14 Mars. Un jour, les Libanais vous demanderont des comptes. Que direz-vous alors ? Qu’on vous aura forcés ? Qu’on vous aura menacés ? Vous n’êtes plus un million et demi. Vous êtes, en tout cas, déjà, un million et demi, moins une. Mylène ASSAF D’abord des excuses J’ai baissé les armes, je m’en excuse, je voulais un pays, j’y croyais, je vivais pour le jour où... Un dialogue national, pour parler de quoi, avec qui, et pourtant il me semblait que dans ces cercles politiques, à moins d’une lueur d’espoir, d’un accord préliminaire, on ne s’engageait pas dans une telle aventure. Nos représentants, de gros calibres, comme les voulait Nabih Berry, se sont-ils concertés, dans les coulisses, un projet quelconque d’entente a-t-il circulé, rien que pour sauver la face, un document ambigu pourra-t-il découler de ce conclave impromptu et improvisé, rien que pour souligner l’événement ? Permettez-moi d’en douter. Les yeux de la communauté internationale sont rivés sur les décideurs du Liban de demain. Serons-nous à la mesure des attentes du peuple libanais, ou bien allons-nous étaler nos divergences de fond et de forme à la face du monde ? Le temps d’une saison, j’aurai vécu de passions, j’aurai donné de faux espoirs à mes enfants. Ce n’est pas dans les jours à venir que nous assisterons à la naissance du nouveau Liban, excusez mon scepticisme, ma déception, ma peine, mais il me semble que nos martyrs méritaient bien plus. Messieurs du dialogue, après avoir mis le pays à feu et à sang, pour certains d’entre vous, il ne vous appartient pas de nous réconcilier ; ce droit revient à ceux qui ont fait la révolution du 14 Mars en défilant dans les rues. Toutefois, si vous tenez à représenter le nouveau Liban, assurez-vous d’abord de présenter les excuses que le pays attend de vous, au nom des Libanais morts, disparus, exilés ou handicapés, pour les avoir menés dans les guerres des autres. Jean-Claude DELIFER Montréal, Canada
Le Liban hétéroclite

Repenser le Liban d’après-guerre, dans ce remous tumultueux de réactions, élucider le concept d’un Liban à visage uniforme, loin de tout alignement pervers et de toutes les tentatives de dénaturation, repenser le Liban-libanais en écartant les surenchères patriotiques et les chantages affectifs accompagnés des lugubres notes de glas noirs ne...