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Irak - La crise politique interne s’accentue Plus de 19 chiites tués près de Bagdad, Jaafari appelle les prédicateurs au calme

Au moins dix-neuf ouvriers chiites irakiens ont été assassinés à l’est de Bagdad, alors que le Premier ministre Ibrahim Jaafari a appelé les prédicateurs au calme à l’occasion de la prière du vendredi. Plus de 19 ouvriers ont péri dans des attaques menées jeudi soir par des hommes armés contre une station électrique déserte et deux briqueteries à Nahrawane, à 10 kilomètres à l’est de Bagdad. Leurs corps ont été découverts hier matin, selon une source du ministère de l’Intérieur. D’autres corps gisent toujours près des usines, mais les forces de sécurité irakiennes ont préféré attendre des renforts de la Force multinationale pour continuer les recherches, a-t-on souligné. Les assaillants ont « attaqué à la grenade et à la roquette la station électrique vide avant de lancer un autre raid contre deux briqueteries. Ils ont mis le feu au réfectoire, tué des ouvriers et jeté leurs corps » non loin des usines, selon la même source. La région de Nahrawane est très dangereuse et un faible nombre de forces de sécurité y sont déployées, selon la police. Effrayées, plusieurs familles ont commencé à plier bagages pour aller se réfugier chez des proches dans des régions plus sûres, a-t-on précisé. Le 23 février, 47 corps y ont été découverts gisant sur le bord de route. Deux jours plus tard, douze agriculteurs sunnites et chiites y ont été tués d’une balle dans la tête dans un verger et le 27 février, les corps de neuf sunnites ont été découverts au croisement de la route y menant. Ailleurs en Irak, les violences ont également coûté la vie à cinq Irakiens, selon des sources policières. Au sud de Bagdad, les corps de deux sunnites tués par balles ont été retrouvés à Latifiyah. Les corps de deux policiers originaires de Kirkouk (Nord), enlevés jeudi soir, ont été retrouvés criblés de balles au sud de la ville. Toujours à Kirkouk, un soldat a été tué par des homes armés. Pour sa part, M. Jaafari a appelé les imams à prêcher le rejet de la violence et la sédition confessionnelle en Irak, où les tensions communautaires restent vives après les heurts meurtriers entre chiites et sunnites consécutifs au dynamitage d’un mausolée chiite à Samarra le 22 février. Il a averti que « le gouvernement serait intransigeant avec tous ceux qui inciteraient à la violence » dans les prêches lors de la prière hebdomadaire dans les mosquées. Cependant, les prédicateurs chiites et sunnites ont trouvé hier une échappatoire à l’appel de M. Jaafari en accusant pêle-mêle les Américains, les Iraniens et les juifs d’être responsables des dissensions confessionnelles et en dédouanant les Irakiens des violences qui ont fait plusieurs centaines de morts. Pourtant, le conseiller à la Sécurité nationale, Mouaffak al-Roubaïe, a annoncé cette semaine l’arrestation de dix Irakiens, dont quatre policiers gardant le mausolée chiite de Samarra, soupçonnés d’avoir participé directement le 22 février au dynamitage de l’édifice. Par ailleurs, les services de sécurité n’ont jamais fait mention de l’arrestation d’étrangers dans les violences antisunnites qui ont suivi. Parallèlement, un parti chiite, le Parti de la vertu, a réclamé hier la mise sur pied de deux brigades chiites au sein des Forces de sécurité irakiennes afin de protéger les pèlerins voulant se rendre au mausolée de Samarra, dynamité le 22 février. Interrogé par l’AFP, un porte-parole du parti a indiqué que cette demande a été adressée au gouvernement pour qu’il prenne une décision le plus tôt possible. Le chef de l’armée US en Irak n’exclut pas une guerre civile D’autre part, le général George Casey, commandant en chef des forces américaines en Irak, n’a pas exclu hier que ce pays sombre dans la guerre civile. Interrogé sur cette éventualité lors d’une conférence de presse donnée par satellite depuis Bagdad, le général Casey a répondu : « Tout peut arriver. » Au niveau politique, le pays s’enfonçait dans la crise avec le refus des Kurdes et des sunnites de voir Ibrahim Jaafari reconduit dans ses fonctions. « Nous sommes convaincus que les frères de l’Alliance unifiée irakienne (AUI) feront passer l’intérêt national avant tout, surtout qu’au sein de l’Alliance se trouvent des personnalités compétentes et capables de jouer une rôle plus grand que celui joué par Jaafari », a affirmé à l’AFP Thafer al-Ani, porte-parole du Front de la concorde (sunnite). « Nous espérons que les frères de l’AUI examineront objectivement nos réserves sur Jaafari et nous pensons en fin de compte qu’ils comprendront notre point de vue et le traiteront avec un esprit ouvert, sinon les chances de Jaafari (d’être confirmé) au Parlement seront très faibles », a-t-il ajouté. En réaction à cette crise, le Parti de la vertu a affirmé hier que les chiites allaient s’emparer des revenus pétroliers du Sud si les partis kurdes et sunnites continuaient à entraver le processus politique en Irak. « Les dirigeants kurdes et les partis (sunnites) pro-Saddam doivent savoir qu’ils ne peuvent pas continuer à jouer avec le feu et que s’ils poursuivent leurs manœuvres politiques, nous allons les priver des richesses du Sud et nous emparer des revenus du pétrole du Sud », a affirmé cheikh Sabah al-Saadi, représentant du Parti de la vertu, lors d’un prêche à Bassora.

Au moins dix-neuf ouvriers chiites irakiens ont été assassinés à l’est de Bagdad, alors que le Premier ministre Ibrahim Jaafari a appelé les prédicateurs au calme à l’occasion de la prière du vendredi.

Plus de 19 ouvriers ont péri dans des attaques menées jeudi soir par des hommes armés contre une station électrique déserte et deux briqueteries à Nahrawane, à 10...