Libye Kadhafi menace Rome de nouvelles violences anti-italiennes

De nouvelles menaces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi contre Rome ont provoqué une froide réaction du gouvernement italien hier, deux semaines après de violentes manifestations anti-italiennes qui ont fait 11 morts à Benghazi, dans l’est de la Libye. Dans un discours prononcé jeudi à Syrte (Nord) et repris par la presse italienne, Mouammar Kadhafi a attribué la raison des violences anti-italiennes en Libye au fait que Rome n’a toujours pas « indemnisé » les Libyens pour la colonisation italienne, de 1911 à 1943. « D’autres attaques ne sont pas à exclure si les compensations pour la période coloniale n’arrivent pas », a déclaré le dirigeant libyen, cité hier par le quotidien italien Il Corriere della Sera. Il s’est également demandé pourquoi la sécurité libyenne devait protéger le consul d’Italie à Benghazi. « Pourquoi faire tuer nos enfants pour protéger le consul italien et sa famille, alors que le peuple libyen dit : “Que vaut l’assassinat du consul d’Italie (dont le pays) a tué plus de 700 000 Libyens” », selon lui durant la période coloniale (1911-43), s’est interrogé le dirigeant libyen. Les relations entre l’Italie et la Libye sont toujours tendues et achoppent notamment sur la construction d’une autoroute d’un coût de 6 milliards d’euros, dont le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi avait promis le financement lors d’un déplacement à Tripoli en 2004. Dans ce contexte tendu, la petite-fille du dictateur fasciste italien Benito Mussolini, Alessandra, a encore fait monter les enchères en déclarant à propos des Libyens : « S’il n’y avait pas eu mon grand-père, ils seraient encore à dos de chameau avec le turban sur la tête. Ce sont eux qui doivent nous indemniser car nous avons eu un colonialisme positif, le fascisme a exporté la démocratie, les routes, les maisons et les écoles. » Alessandra Mussolini est la dirigeante d’Alternative sociale, un parti d’extrême droite.