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Actualités - CHRONOLOGIE

COOPÉRATION - Les échanges commerciaux se sont élevés à 17 millions de dollars en 2005 Chypre, porte d’entrée à l’UE pour les entreprises libanaises ?

Les échanges commerciaux entre le Liban et son voisin chypriote se sont dégradés ces dernières années, passant de 25 millions de dollars en 2001 à 17 millions l’année dernière. Pour dynamiser les relations économiques entre les deux pays, une délégation d’une trentaine d’hommes d’affaires chypriotes, avec à leur tête le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Nicosie, a fait le déplacement à Beyrouth. « Ce voyage fait suite à la venue du ministre du Commerce et de l’Industrie chypriote en octobre dernier au Liban, où une série d’accords furent signés entre les deux parties, notamment sur le plan touristique », a expliqué à L’Orient-Le Jour Marianne Shiarly de la CCI de Chypre et membre de la Cyprus-Lebanon Business & Professional Association. « Cette fois, des réunions ont été organisées entre des hommes d’affaires chypriotes, représentant divers secteurs tels que le tourisme, l’environnement, les cosmétiques, l’aluminium et autres, et leurs homologues libanais en vue de réaliser des joint-ventures, d’investir au Liban ou d’encourager les Libanais à investir dans l’île», a-t-elle poursuivi. Car l’intérêt est double. Pour Chypre, le Liban représente une porte d’entrée au Moyen-Orient. L’île, qui possède un PIB par habitant parmi les plus élevés des nouveaux pays membres de l’Union européenne, était traditionnellement tournée vers l’Europe avec laquelle elle réalise jusqu’à aujourd’hui la majorité de ces échanges, surtout avec le Royaume-Uni, son premier partenaire commercial. Désormais, elle cherche à conquérir de nouveaux marchés, notamment les marchés arabes, en pleine expansion. « Ces dernières années, nous avons beaucoup investi en Syrie et en Jordanie, alors que le Liban est à moins de 30 minutes de Chypre », a déploré Suzanne Abdel-Malak, membre de l’association. Il faut que le gouvernement prenne « davantage d’initiatives pour encourager les entreprises chypriotes à s’installer au Liban », a estimé Joseph Hadjihannas, avocat et membre de la délégation, à commencer par la réduction du prix du billet d’avion. Mais surtout en créant un environnement plus favorable aux affaires. « Lors de son dernier voyage, la délégation chypriote avait rencontré le ministre libanais des Finances, Jihad Azour, afin d’étudier les réformes législatives en ce sens et lui proposer l’aide chypriote. Car, en droit commercial, l’île possède un des systèmes juridiques les plus efficaces de l’Union européenne », a-t-il ajouté. D’autre part, Chypre cherche à attirer des investissements directs étrangers (IDE) sur son territoire, notamment dans le secteur industriel. Car l’économie de l’île est principalement portée par les services qui représentent 75 % de son PIB, le tourisme comptant à lui seul 22 % du PIB. Toutefois, cette trop grande dépendance au secteur touristique est un sujet de préoccupations pour les autorités du pays. Le gouvernement tente depuis quelques années de relancer les IDE industriels en favorisant l’implantation d’industries à forte valeur ajoutée. « C’est une opportunité pour les industriels libanais, car la législation leur permet désormais de posséder totalement une entreprise à Chypre », souligne l’avocat chypriote. La création de petites unités de production à Chypre permettrait ainsi aux industriels libanais de bénéficier du label « made in Europe » pour leurs produits, un atout important pour s’implanter sur les marchés européens. Aussi, « le cadre fiscal de l’île est particulièrement avantageux par rapport aux autres pays européens », ajoute M. Hadjihannas. Jusqu’en 2003, Chypre accueillait de nombreux investissements étrangers en sa qualité de centre offshore en octroyant une réglementation d’exception aux activités financières tournées vers l’international. Mais du fait de son adhésion à l’UE, l’île a été contrainte d’abandonner progressivement le secteur offshore pour répondre aux impératifs communautaires en termes de fiscalité. Elle a ainsi rendu son secteur onshore plus attractif. L’impôt sur les bénéfices, par exemple, était entre 20 et 25 % pour les sociétés résidentes, et 4,25 % pour les sociétés offshore. Aujourd’hui, il est de 10 % pour toutes les compagnies, un taux inférieur à tous ceux pratiqués dans l’Union européenne. « Aussi, un accord signé entre le Liban et Chypre en janvier a éliminé toute forme de double taxation », conclut M. Hadjihannas. Sahar AL-ATTAR

Les échanges commerciaux entre le Liban et son voisin chypriote se sont dégradés ces dernières années, passant de 25 millions de dollars en 2001 à 17 millions l’année dernière.
Pour dynamiser les relations économiques entre les deux pays, une délégation d’une trentaine d’hommes d’affaires chypriotes, avec à leur tête le président de la Chambre de commerce et...