Des avions de guerre israéliens ont ciblé une maison de trois étages, dans la nuit de jeudi à vendredi, aux alentours de minuit, entre les localités de Jennata et Deir Kanoun el-Nahr, dans le caza de Tyr, selon notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah. Une source de la défense civile de l'association scout al-Rissala, affiliée au mouvement Amal, a fait état d'une victime, une femme, et de 20 blessés, tous des civils, dont des enfants, transportés vers les hôpitaux de Tyr. La victime, Sally Sakiki, était auxiliaire médicale au sein de l'association. Plus tard dans la nuit, une autre femme, Dalal Ezzeddine,  succombé à ses blessusres.

? [#Vidéo] Plusieurs blessés, dont des enfants, dans la frappe israélienne sur Jnata, à l'est de la ville de Tyr, au #Liban-Sud. pic.twitter.com/vX7J4XHTmN

— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) June 13, 2024

Il s'agit de l'une des frappes les plus meurtrières depuis le début de la guerre, en octobre 2023. Fait notable, l'attaque a eu lieu sur la route de Jennata - Deir Kanoun el-Nahr. Deir Kanoun el-Nahr est le village natal de Hachem Safieddine, président du conseil exécutif du Hezbollah. Mercredi, ce dernier avait prévenu que son parti allait « intensifier (ses) opérations » contre Israël en riposte à l'assassinat, la veille, d'un cadre haut gradé du Hezbollah. Il avait aussi menacé l'Etat hébreu, l'appelant à « se préparer aux pleurs et aux gémissements ».

Selon les informations obtenues par notre correspondant, la maison visée a été entièrement détruite, et les habitations voisines ont été endommagées. Pour l'instant, aucune information sur la cible visée n'a été confirmée. Vendredi matin, les opérations de déblaiement avaient cesse selon une source de la défense civile à L'OLJ.  Certaines victimes pourraient se trouver sous les décombres. Beaucoup de rumeurs ont circulé durant la nuit quant à la ou les cibles visées par cette frappe. Sur les réseaux sociaux, certains ont évoqué le nom de Hachem Safieddine, mais aussi celui du secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, ou encore l’ancien secrétaire général du parti, Soubhi Toufaily. Toutefois, une source du Hezbollah a démenti à L'OLJ qu'un quelconque cadre du parti ait été tué dans la frappe. Elle a précisé qu'il n'y avait personne dans le bâtiment. 

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Des témoins oculaires relatent une grande destruction et un incendie dans le bâtiment visé ainsi que dans les maisons voisines. Le bruit de l'explosion, aussi puissant qu'un tremblement de terre, a secoué les maisons. Les habitants, pris de panique, ont quitté leurs domiciles et ont évacué la zone ciblée.

Jeudi, le Hezbollah avait lancé des attaques à la roquette et au drone contre des bases et positions de l'armée israélienne.  Il s'agissait des plus importantes attaques simultanées lancées contre des positions militaires israéliennes depuis le début il y a plus de huit mois des échanges de tirs transfrontaliers entre le parti chiite et l'armée israélienne. Ces attaques font « partie de la réponse à l'assassinat » mardi du commandant Taleb Sami Abdallah dans une frappe dans le sud du Liban, avait affirmé le Hezbollah. Lors d'un point presse, le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a averti qu' « Israël répondra avec force à toutes les agressions du Hezbollah ».

Jeudi également, le ministère libanais de la Santé a publié son dernier bilan de la guerre au Liban-Sud entre le Hezbollah et Israël, couvrant la période allant du 8 octobre 2023 au 11 juin 2024. Il comptabilise 1 686 victimes, entre tués et blessés, précisément 414 tués et 410 blessés qui ont dû être hospitalisés. Le bilan ne différencie cependant toujours pas les combattants et les civils tués. Selon un décompte de L’Orient-Le Jour, les combattants du parti chiite tués en plus de sept mois de guerre sont au nombre de 334, en comptant ceux tombés au Liban et en Syrie.