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Philippines - Plusieurs hauts gradés de l’armée et de la police placés sous les verrous Arroyo décrète l’état d’urgence après une tentative de putsch

La présidente des Philippines, Gloria Arroyo, a décrété hier l’état d’urgence et affirmé avoir déjoué un putsch fomenté par des hauts gradés de l’armée « fourvoyés » et placés le même jour sous les verrous. « Le gouvernement a écrasé cette action illicite », a dit la présidente dans une allocution télévisée prononcée peu après la proclamation écrite de l’état d’urgence. « En tant que chef des armées, je contrôle la situation », a-t-elle affirmé quelques heures après l’annonce, par l’armée, de l’arrestation de plusieurs hauts gradés de l’armée et de la police pour tentative présumée de putsch. Le général Danilo Lim, commandant l’unité d’élite des Scout Rangers, ainsi que le colonel Ariel Quevedo, du prestigieux corps des marines philippins, ont été relevés de leurs fonctions et placés en détention. Le général Lim avait été impliqué dans une tentative de coup d’État sanglante en 1989 contre la présidente d’alors Corazon Aquino. Il avait cependant bénéficié d’un pardon et avait été promu pour devenir un des responsables militaires les plus réputés dans le pays. Le commandant des forces d’actions spéciales de la police nationale, Narzalino Franco, a également été interpellé, a précisé l’armée. Des civils pourraient également être arrêtés, ont prévenu les autorités. « Nous n’allons pas oublier ceux qui ont fourni soutien et financement à cette entreprise », a averti la présidente, dénonçant une « alliance tactique » entre la droite et les communistes afin de mettre fin à la démocratie dans l’archipel. Au moins huit autres personnes, des militaires et des civils, devaient également être arrêtés hier pour implication présumée dans une tentative de putsch, a précisé le chef d’état-major de la présidente, Michael Defensor. Les suspects ont tous participé à une « action armée » contre Mme Arroyo menée par des « membres de l’armée fourvoyés », a affirmé le responsable, sans nommer les personnes en passe d’être arrêtées. Le chef d’état-major des forces armées, le général Generoso Senga, ainsi que des commandants de plusieurs unités, sont apparus à la télévision pour déclarer leur soutien à la présidente. Des blindés et des renforts de troupes ont été dépêchés dans les quartiers généraux de l’armée à Manille. La police antiémeute a été déployée dans Manille tandis que des conteneurs ont été installés autour du palais présidentiel afin d’en bloquer l’accès. Les rassemblements ont été interdits dans la capitale, mais cela n’a pas empêché cinq milliers de personnes de se réunir autour de l’ancienne présidente et figure de la démocratie Corazon Aquino. « Ne laissons personne nous voler notre démocratie », a déclaré Mme Aquino, 73 ans, devant la foule de protestataires. La police a laissé cette manifestation se tenir tandis qu’elle avait chargé plus tôt dans la journée une autre manifestation de quelques centaines de personnes. Plusieurs groupes d’opposition avaient annoncé pour hier des défilés destinés à marquer le vingtième anniversaire, aujourd’hui, de la « révolte du peuple » qui avait renversé le dictateur Ferdinand Marcos en 1986. Corazon Aquino arrive alors au pouvoir. L’opposition entend profiter de l’événement pour accentuer la pression sur la présidente Arroyo. La présidente Arroyo, elle-même arrivée au pouvoir en 2001 à la suite d’une autre « révolte du peuple », a déjà échappé à une tentative de coup d’État en juillet 2003 et à plusieurs procédures de destitution l’an dernier. Sa popularité est au plus bas depuis des accusations de fraude électorale dont elle est l’objet depuis de longs mois. L’état d’urgence permet à l’armée d’écraser toute rébellion, mais n’empêche pas le fonctionnement normal du système judiciaire.

La présidente des Philippines, Gloria Arroyo, a décrété hier l’état d’urgence et affirmé avoir déjoué un putsch fomenté par des hauts gradés de l’armée « fourvoyés » et placés le même jour sous les verrous. « Le gouvernement a écrasé cette action illicite », a dit la présidente dans une allocution télévisée prononcée peu après la proclamation écrite de l’état...