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Actualités - CHRONOLOGIE

VIENT DE PARAÎTRE De nouveaux romans en librairie

Si la poésie a le vent en poupe dans les maisons d’édition et les devantures des librairies libanaises, le roman n’est guère en reste. De récit en confidence, de journal en témoignage, de la pure fiction à une réalité à peine camouflée, le roman se porte très bien, abstraction faite de la déplorable réduction du lectorat dans le monde arabe. Un roman source inépuisable d’inspiration et une tentation ouvertement abordée par des auteurs non seulement affirmés mais en herbe pour qui l’écriture est une nécessité, un besoin vital, un épanouissement. «Kitab al-Bayn», de Georgine Ayoub La vie entre deux eaux… Petits chapitres écrits comme des annotations ou des réflexions. Et pourtant, le dernier ouvrage de Georgine Ayoub, Kitab al-Bayn (Le livre du milieu – Dar an-Nahar, en collaboration avec la Fondation Nadia Tuéni – 193 pages), est bien un roman qui ne se définit pas comme tel…Préfacée par Abbas Beydoun, cette narration est une mise à nu des réalités quotidiennes. Un mariage, une citoyenneté, qu’ont-ils de commun si ce n’est le vécu entre deux êtres et la proximité d’un pays et de ses ressortissants. Sur ce thème binôme, bipolaire de la dualité, Georgine Ayoub dresse, dans un arabe châtié et élégant, un inventaire entre poésie et méditation. Accueillir le mariage comme un divorce et la stabilité comme un départ, voilà une variante des thèmes traités avec finesse et une certaine culture de cet opus qui lève sans concession parfois le voile sur les illusions qu’on entretient comme pour mieux vivre… «Dynamique ascendante», de Rudolf Daher Le mal de vivre… Un roman pas comme les autres. Ce n’est pas la trame conventionnelle, linéaire connue. Et pourtant le livre de Rudolf Daher, Dynamique ascendante (Les éditions de la CD-Thèque – 202 pages), titre ironique où tout est loin d’être «ascendant», avec une phrase sibylline en recto de la couverture: «Les nuits ici sont des interludes entre de nouvelles conspirations du silence et du temps.» De la poésie? Pas tout à fait, mais le souffle y est proche… Dédié «à personne», c’est dire aussi l’état de solitude que l’auteur veut accorder à ces pages pourtant puisées dans les nombreux personnages qui les habitent et le canevas qui les anime, du quotidien, du réel. Avec la fiction en plus, bien entendu, car qui dit roman dit imaginaire… De l’audace dans les scènes érotiques, sans états d’âme ni maquillage édulcoré. Décrivant avec une sorte de brio littéraire un état de nausée contemporaine, Rudolf Daher écrit dans un français maîtrisé et dans un ton acide comme les jeunes d’aujourd’hui parlent. Baise-moi, pour aime-moi, disent-ils, et il faut savoir vivre avec! Un livre insolite, désarticulé comme une poupée mise en miettes, qui parle du désarroi de vivre et d’aimer. Avec un regard torve et souvent dépressif, mais attachant dans son spleen et son désespoir même. «Hajear el-Dehk», de Hoda Barakat Un témoignage sur la guerre du Liban… Hoda Barakat n’est plus à présenter aux lecteurs arabes. Au fil des ans, son œuvre s’est affirmée. Six romans au succès honorable et traduction dans plus d’une langue étrangère de narrations qui ont captivé par leur clarté, leur simplicité et leur fluidité linguistique sans sophistication. Aujourd’hui, Dar an-Nahar réédite une de ses premières œuvres (d’ailleurs toutes ses œuvres sont publiées dans la même maison d’édition citée) plébiscitées par la critique et le public. Hajear el-Dehk (La pierre du rire – 235 pages), publié en 1990, est un roman à (re)découvrir pour ses qualités littéraires bien entendu, mais aussi pour son vibrant témoignage sur la guerre du Liban…Un souvenir douloureux des jours noirs dont les ondes de choc et les stigmates n’ont pas fini de nous émouvoir et de nous marquer. E.D.
Si la poésie a le vent en poupe dans les maisons d’édition et les devantures des librairies libanaises, le roman n’est guère en reste. De récit en confidence, de journal en témoignage, de la pure fiction à une réalité à peine camouflée, le roman se porte très bien, abstraction faite de la déplorable réduction du lectorat dans le monde arabe. Un roman source...