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ÉVÉNEMENT Le tout Dada enfin aux États-Unis

Washington découvre la première grande rétrospective internationale jamais organisée aux États-Unis sur le dadaïsme, mouvement subversif né pendant la Première Guerre mondiale et qui renaît aujourd’hui. Une exposition sur le dadaïsme « est tout à fait pertinente aujourd’hui parce que l’on voit des artistes qui réagissent aux crises mondiales, à une nouvelle culture des médias et cela d’une manière collective », dit à l’AFP Leah Dickerman, conservatrice à la National Gallery of Art, l’un des musées de la prestigieuse Smithsonian Institution. « C’est Marcel Duchamp qui disait que Dada est un fusil à deux coups. Le premier coup est parti en 1916. Il a été oublié dans l’histoire. Et là, le deuxième coup est parti », renchérit Laurent Le Bon, conservateur au Centre Pompidou de Paris, qui a accueilli l’exposition à la fin de l’année dernière. « Toute une génération d’artistes contemporains est proche de l’esprit Dada. Elle se rend compte que c’est d’abord un art d’attitude, une manière d’être », ajoute M. Le Bon venu à Washington pour l’inauguration. L’idée d’une exposition sur le Dada est née simultanément des deux côtés de l’Atlantique, sans aucune concertation, il y a environ trois ans, explique-t-il. « À l’époque, les relations franco-américaines étaient un peu complexes, mais on a décidé d’unir nos forces, puis le Museum of Modern Art de New York nous a rejoints dans cette aventure du fait de sa grande collection Dada », précise M. Le Bon. L’exposition s’y établira du 18 juin au 11 septembre. Le mouvement dadaïste a été fondé en 1916 à Zurich, dans les milieux intellectuels et artistiques. Réagissant au traumatisme de la Première Guerre mondiale, à l’avènement de nouveaux médias et de la technologie, il a remis en cause radicalement les modes d’expression traditionnelle, utilisant les objets de la vie moderne : journaux, ampoules, pièces mécaniques. « Pour nous, l’art n’est pas une fin en soi, mais une occasion de regarder honnêtement et de critiquer l’époque que nous vivons », avait ainsi écrit l’écrivain allemand Hugo Ball. L’exposition donne la mesure de l’effervescence créatrice qui a gagné Berlin, Hanovre, Cologne, New York et Paris : 50 artistes sont représentés, parmi lesquels Jean Arp, Marcel Duchamp, Max Ernst, Francis Picabia, Man Ray et Tristan Tzara, mais aussi des artistes moins connus. L’exposition montre près de 450 œuvres : des peintures, des photomontages, des collages, des photographies, des installations mécaniques, des « readymade » et des films. Les œuvres sont réparties dans des salles respectant la chronologie du mouvement qui a duré jusqu’en 1924, montrant les particularités de chacune des villes, même si les idées ont voyagé de l’une à l’autre. Le dadaïsme arrive à Paris en janvier 1920. C’est là que le peintre Marcel Duchamp critique encore plus violemment l’art dans sa forme traditionnelle et crée des œuvres devenues emblématiques du mouvement, tel le Tableau Dada représentant la Joconde affublée d’une moustache et d’un bouc, avec la célèbre légende « L.H.O.O.Q. », qui illustre le catalogue de l’exposition américaine.
Washington découvre la première grande rétrospective internationale jamais organisée aux États-Unis sur le dadaïsme, mouvement subversif né pendant la Première Guerre mondiale et qui renaît aujourd’hui.
Une exposition sur le dadaïsme « est tout à fait pertinente aujourd’hui parce que l’on voit des artistes qui réagissent aux crises mondiales, à une nouvelle culture...