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Actualités - OPINION

Entré dans la légende

La mort, en six mois, a fauché autour de nous à tour de bras. Combien d’êtres chers avons-nous vus disparaître, dont le seul crime est d’avoir été de purs, de vrais Libanais, connus pour leur attachement à leur patrie ? Ils n’ont pas eu l’heur de plaire à un voisin frère. Rafic Hariri nous a quittés il y a un an et le voilà qui nous revient plus grand que jamais, car il est mort pour le Liban. La manifestation monstre du 14 février en a donné une preuve évidente et irréductible, qui a dépassé tous les espoirs. C’était un être hors du commun. Aimable, accueillant, avec toujours le sourire aux lèvres jusqu’au sacrifice ; sa distinction, sa générosité, sa haute valeur intellectuelle se devinaient sous le voile d’une modestie extrême. C’est avec une pénible émotion que j’ai participé à la journée du 14 février, qui lui sera consacrée, sans doute, annuellement. Cependant que de longues années lui semblaient promises, rien ne pouvait faire prévoir la fin tragique et prématurée d’un homme qui ne comptait que des amis. Tous ceux qui l’ont connu savent quel amour il portait à la jeunesse, qu’il encourageait à acquérir une instruction susceptible de lui inculquer une culture qui lui assurerait un brillant avenir. Le nombre de bourses qu’il a accordées aux étudiants libanais, sans considération de communauté ou d’appartenance politique, dépassait la pyramide des 35 000. Ce self-made-man n’a pas oublié ses origines et la lutte engagée pour se hausser au niveau auquel il est parvenu. Il a été un citoyen utile ; il consacrait aux moindres affaires toutes les ressources de son expérience et de son travail personnels. Il répétait à ses collaborateurs qu’« aucun effort n’est inutile » et qu’au contraire rien n’était petit de ce que l’on fait quand on le fait avec de l’intelligence et du cœur. Il a côtoyé tous les grands de ce monde sans pour autant que cela lui monte à la tête. Un diplomate français m’a confié ce qu’on pensait de lui : « C’était un seigneur… », et c’est tout dire. Hélas, le coup d’arrêt à nos espérances, la perte d’êtres chers sont parmi les épreuves que nous devons subir avec résignation ; il a plu à Dieu, il y a un an déjà, de rappeler à Lui cette belle âme pour sa gloire et pour le bonheur de ses semblables. Que Sa volonté soit faite. Que ceux qu’il laisse sur cette terre de misère et de douleurs recueillent le précieux héritage qu’il leur lègue, tel qu’il l’avait reçu lui-même de ses pères : honnêteté, générosité, tolérance. Brigadier François GÉNADRY Ancien ministre
La mort, en six mois, a fauché autour de nous à tour de bras. Combien d’êtres chers avons-nous vus disparaître, dont le seul crime est d’avoir été de purs, de vrais Libanais, connus pour leur attachement à leur patrie ? Ils n’ont pas eu l’heur de plaire à un voisin frère.
Rafic Hariri nous a quittés il y a un an et le voilà qui nous revient plus grand que jamais,...