Ammiq, le dernier des grands marécages

Le marécage de Ammiq donne lieu à des paysages marécageux qui ont quasiment disparu ailleurs dans le pays, avec de l’eau serpentant entre les roseaux et les bordures d’arbres. Le site se trouve à 7 kilomètres au sud-ouest de Qab Élias, dans la vallée de la Békaa, donnant sur les deux principales chaînes de montagnes du Liban. Même si Ammiq reste le dernier milieu marécageux significatif du pays, il a jadis fait partie d’un ensemble de marécages et de lacs bien plus vaste. La végétation du site comporte un grand nombre d’espèces, certaines rares. Le marécage revêt une importance certaine au niveau régional, national mais aussi global, puisqu’il se trouve sur la route des oiseaux migrateurs qui traversent le Proche-Orient et est fréquenté par certaines espèces durant leur période de reproduction. Les parties les plus humides de Ammiq restent sous l’eau tout l’hiver. Les rives sont stabilisées par une bordure de saules et de peupliers. Plus de 80 espèces végétales sont recensées sur le site, dont sept orchidées et 16 plantes de la famille des liliacées. La flore submergée y est riche également. Les poissons y sont par ailleurs abondants, ainsi que les invertébrés et les mollusques, sans compter les amphibiens, les reptiles et les mammifères. Le site a un extraordinaire potentiel d’écotourisme et est largement utilisé pour l’agriculture et les pâturages. Certaines études scientifiques ont été effectuées par quelques-uns des propriétaires, sans compter que le site est défini comme une région importante pour les oiseaux par Birdlife International, mais la chasse pourrait nuire à cet aspect de l’intérêt du site. Les marécages restent cependant menacés de pollution, celle-ci provenant notamment des déchets ménagers et des pesticides et autres produits agricoles pulvérisés dans les champs et les villages environnants. Les pâturages non contrôlés, ici comme ailleurs, constituent un facteur de dégradation écologique.