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Actualités - REPORTAGE

MOMENTS INSOLITES – The Metropolitan Club au cœur de Beyrouth Un club « prêt-à-porter »

The Metropolitan Club, à ne pas confondre avec son homonyme le « Metropolitan Hotel », une malheureuse coïncidence dans le choix des appellations, et qui tient son nom du plus ancien club de style anglais aux États-Unis, a ouvert ses portes en 2005 sur un concept et une architecture qui mêlent tradition et modernité, charme oriental et élégance made in Britain. Le tout en pleine ville et dans le cadre d’une superbe maison datant du siècle dernier. Atmosphère, atmosphère… Début de semaine pluvieux sur la ville, qui paraît plus grise encore, ce lundi matin. Angoissant et inoubliable héritage de l’enfance, lorsque les lundis, il fallait reprendre les chemins de l’école. Comment donc démarrer cette journée sur une note plus colorée ? Se balader et chanter sous la pluie ? Peut-être, mais quelques minutes de difficile marche plus tard, les trottoirs ne sont pas vraiment adaptés à notre envie de prendre l’air, ou de le changer, et nous voilà à la rue Trabaud. Et le regard qui tombe, une nouvelle fois, sur cette très belle maison, aujourd’hui rajeunie et transformée. Des années que ce chantier intrigue, dix ans depuis la naissance du projet, et enfin un tableau final, digne des plus grands peintres libanais, sous l’enseigne Metropolitan Club. Un immense palmier, dressé devant une porte ouverte, belle invitation à entrer et découvrir chaque détail qui semble être à sa place. Dès les premières marches, le ton est donné. Mosaïques au sol, dessinées par des calligraphes poètes, escalier et arcades hérités d’une autre époque, et quelque chose dans l’air qui ressemble à de la nostalgie revisitée. Une belle histoire Cette demeure, construite autour de 1875, que Trabaud aurait réquisitionné, fut héritée par Mitri Bustros. Son petit-fils – qui porte en legs son prénom, et qui est, avec son frère Gaby et un ami, Anis Tabet, les courageux instigateurs du projet – précise que le second étage fut construit par son grand-père en 1910. Près de 500 m2 à l’origine, des travaux d’agrandissement inspirés par des architectes et des artistes italiens qui se sont peu à peu développés, et des projets de bonheur interrompus par la grande guerre. « Plus tard, poursuit-il, fidèle à l’histoire, la demeure fut habitée par les Shoucair et les Ghannagé, avant d’être transformée en école, et que le ministre de l’Éducation de l’époque, Émile Lahoud, oncle du président, ne rende la maison aux Bustros en 1950. » Voilà pour les présentations. Elles permettent surtout de découvrir l’âme encore présente de cette maison, aujourd’hui, idée fort originale, transformée en club privé de loisirs et de sports. On comprend alors bien mieux Mitri Bustros lorsqu’il dit : « J’étais obsédé par la nécessité de préserver la bâtisse et le patrimoine. Il fallait trouver quelque chose pour la viabiliser et l’actualiser. Laisser des traces du passé et ajouter une signature actuelle. Le bureau d’architecture d’intérieur Richmond International a très bien compris notre désir d’histoire et de continuité. » Pour les promoteurs de ce projet, qui déclarent à l’unisson avoir voulu « créer une deuxième maison », l’objectif est à l’évidence atteint. Salle de détente, de jeux, où sont organisés concours de Scrabble et parties de bridge, bibliothèque et sa salle de lecture, restaurant et, surtout, cerise sur le gâteau, centre de sport et magnifique piscine. Pour accéder à ce lieu magique nécessaire en cette journée où la pluie n’a pas cessé de jeter son dévolu, un surprenant escalier en verre, directement inspiré de l’Académie royale des beaux-arts et de la pyramide du Louvre. Derrière la porte en bois, l’univers marin sommeille, en attente de visiteurs. Le monde extérieur n’existe plus. Bien-être et relaxation Atmosphère, atmosphère… C’est le moins que l’on puisse dire en plongeant dans la sérénité de ce lieu. Atmosphère orientale, avec des arcades somptueuses qui s’adaptent parfaitement à l’architecture des lieux, une mosaïque dessinée à la main, au fond de la piscine, et dans toutes les pièces, des salles de sauna, massage oriental, bain turc, fidèles au passé et à leur mission, qui est de procurer un bien-être personnalisé, et enfin cette magnifique piscine à perte de vue, sensuelle et confortable. Température de l’eau, 29°, idéale pour le corps, nous précise le maître nageur. Petit frisson au moment d’y pénétrer, lentement. Quelques longueurs – le club a tout prévu, la planche, les lunettes de natation –, avec vue sur le ciel… Quelques longueurs, trente minutes plus tard, et une douche glacée, avec une robinetterie 1900 pleine de charme et d’efficacité, et c’est l’ambiance chaude et silencieuse du sauna qui efface les dernières gouttes de pluie traînant dans notre esprit. Exit le high-tech, exit la mélancolie. « C’est un projet coup de cœur ! » nous avait prévenu Mitri Bustros, en souriant. Et il avait raison. Le plaisir fut immense, ce matin, tellement il a réussi à donner au maudit lundi une nouvelle saveur… Carla HENOUD
The Metropolitan Club, à ne pas confondre avec son homonyme le « Metropolitan Hotel », une malheureuse coïncidence dans le choix des appellations, et qui tient son nom du plus ancien club de style anglais aux États-Unis, a ouvert ses portes en 2005 sur un concept et une architecture qui mêlent tradition et modernité, charme oriental et élégance made in Britain. Le tout en pleine ville et...