Lyon tient le cap en Ligue 1

L’Olympique lyonnais, même sans creuser l’écart avec son dauphin Bordeaux venu lui arracher un point (0-0) dimanche à Gerland, confirme son option sur un cinquième titre consécutif en Ligue 1. Avec neuf longueurs d’avance à 13 journées de la fin et un match en retard à disputer à Monaco, le quadruple champion de France possède un matelas conséquent, de près de quatre défaites possibles sur son plus sérieux concurrent, Bordeaux. Or, pour le moment, l’OL n’a cédé qu’à une seule reprise en 24 journées. « Il ne fallait surtout pas perdre, explique Jean-Michel Aulas, le président de l’OL. Car il ne fallait pas inverser la spirale positive dans laquelle nous sommes. » Et que dire de ses autres poursuivants – Auxerre, troisième, et Lille, quatrième – qui, eux, ont chuté lors de cette journée. L’OL a donc repris des points aux Bourguignons et aux Nordistes, relégués respectivement à 13 et 15 longueurs. Il faudrait donc que le moteur lyonnais connaisse de véritables ratés dans les semaines à venir pour que le titre échappe aux Gones. Ulrich Ramé balaie même la probabilité. « Les Lyonnais filent vers leur cinquième titre, même si mathématiquement, c’est pas encore fait », résume le gardien girondin. « Il faut être lucide par rapport à cela. La Ligue des champions est un objectif, mais celui du titre n’est pas loin d’être terminé », ajoute Ramé. Gérard Houllier joue une carte plus prudente. « On ne parle pas du titre dès maintenant, coupe l’entraîneur lyonnais. Il y a encore beaucoup de travail à faire. C’est l’écart de la fin février-début mars qui comptera et qui donnera une indication. Pour l’instant, nous avons encore de grands cols à monter. Le titre, on n’y pense pas, mais on y travaille. » « On aurait évidemment voulu passer à 12 points d’avance, calcule Patrick Müller. Mais il ne faut pas se focaliser sur cet écart de points. Il y a des matches à disputer et à gagner, voilà tout. » Le Suisse, seule recrue du mercato d’hiver de l’OL, a reçu un hommage appuyé des supporters qui se souviennent de son précédent passage entre 2000 et 2004. « Cela m’a touché, dit le défenseur de Lyon. Voir ces banderoles “Bienvenue chez toi” m’a fait chaud au cœur ! Je ne réalise pas que je suis vraiment de retour », a dit l’international. Leader depuis la fin août, au soir de la cinquième journée et un succès à Auxerre (0-2), Lyon entrevoit donc un nouveau sacre. Mais ne veut surtout pas en parler. « Y penser toujours, en parler jamais » pourrait être la devise des Gones. « Je crois que nous avons pris un avantage déterminant sur les autres, dit Jean-Michel Aulas. Mais notre objectif reste de gagner tout ce qui peut l’être. » Mais dans ce long fleuve tranquille qui se dessine sous les crampons des Lyonnais, se dressent quelques obstacles, concrétisés par cette malédiction des blessures des défenseurs. Ainsi après Éric Abidal (9 novembre au pied), Anthony Réveillère (cuisse début janvier et rechute un mois plus tard), Jérémy Berthod (cuisse le 22 janvier) et Claudio Caçapa (cuisse à la mi-janvier), c’est au tour de Sylvain Monsoreau de connaître des soucis musculaires. Il passera une IRM lundi pour connaître l’ampleur de sa blessure à la cuisse. Et si Lamine Diatta, actuellement à la CAN, devrait revenir dans une semaine – il dispute la demi-finale avec le Sénégal –, les autres défenseurs ne devraient pas connaître un retour si rapide. Cela peut poser un vrai casse-tête aux quadruples champions de France, qui vont aller défier le PSV Eindhoven, le 22 février aux Pays-Bas, avec une défense en équilibre précaire. À ce jour, avec Cris, Muller et Clerc, l’OL n’a en son sein que trois défenseurs de métier. Et si Florent Malouda peut faire quelques piges dans le couloir gauche, ce n’est pas sa tasse de thé... Quant à Éric Abidal ou Jérémy Berthod, s’ils ont l’espoir de retrouver leurs capacités d’ici aux quarts de finale de la Ligue des champions, ils ne seront pas forcément au top de leur forme.