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Actualités - OPINION

Un peu de respect...

C’est le seul mot d’ordre qui devrait nous venir à l’esprit devant le triste scandale des caricatures du Prophète, et devant cette attitude honteuse et grotesque des médias européens. Autant nous pouvons être partisans de la liberté d’expression et laïcs convaincus, autant nous devons être conscients qu’il faille distinguer celle-ci de la provocation gratuite et de l’offense délibérée. Ces « professionnels » qui dessinent et publient de telles choses savent à quel risque ils s’exposent, vers quelle polémique ou crise leurs excès peuvent mener les opinions. Ils ne sont pas innocents. Ils ne sont pas naïfs. Mais ils se cachent derrière la sacro-sainte liberté d’expression comme leur seule véritable religion. Et dans leur zèle imbécile, ils bafouent celle des autres. À quoi donc ces caricatures servent-elles sinon à mettre de l’huile sur le feu ? Qui font-elles rire d’ailleurs ? L’Occident, et les exemples ne manquent pas, aime mettre le feu aux esprits pour mieux jouer les pompiers ensuite. Censure à deux vitesses oblige, ce brave géant donneur de leçons hésite davantage à mettre en couverture des montages osés de ses monarques et hommes politiques que des prophètes d’une religion qu’il méconnaît et méprise particulièrement. Il ne sait plus quoi faire pour vomir sa haine de l’islam sans être accusé d’intolérance. Alors il use habilement du droit le plus noble qui soit : le droit d’informer. Bel alibi ! Ces caricatures insultantes n’informent pas, ne poussent pas à la réflexion : elles déforment et leur humour n’invite à aucune prise de conscience. Elles sont aussi vaines que ceux qui les défendent. Elles entretiennent et ravivent inutilement les rancœurs sociales et renforcent les communautarismes. Que l’Occident ne s’étonne donc pas si sa « pyromanie intellectuelle » ruine tous les efforts de dialogue et de paix entre les communautés, et qu’il prenne surtout garde au retour de flamme. L’on cherche manifestement à susciter des réactions hostiles de la part d’un monde musulman déjà englué dans ses contradictions et ses dissensions afin de jeter sur lui davantage l’opprobre et de discréditer les jeunes musulmans d’Europe aux réactions épidermiques. Enfonçant ainsi une fois de plus le clou d’un « l’islam liberticide » insoluble dans les démocraties européennes. La religion musulmane est farouchement iconoclaste. Que ses détracteurs « fins démocrates » acceptent cette particularité à défaut de la comprendre et de l’approuver. Représenter un prophète y est interdit mais le ridiculiser est encore plus inacceptable aux yeux d’un milliard de croyants. Laissons-leur au moins le droit de craindre encore le Ciel et ses messagers. Ce n’est pas la critique intellectuelle qui est menacée pour l’heure, mais le respect des sensibilités plurielles. Les éditeurs irresponsables sont les seuls à fragiliser les fondements de la liberté d’expression parce que leurs dérives nous poussent à nous interroger justement sur les limites à imposer à celle-ci. À chacun de prendre toute la mesure de ses actes quand il livre au public des éléments incendiaires dans un contexte déjà tendu et difficile. À lui de savoir où et quand observer un code moral spécifique. On ne doit pas toucher à la liberté d’expression et l’on ne doit pas se servir de prétextes aussi absurdes que ces infâmes caricatures pour la remettre en question. Chady HAGE ALI
C’est le seul mot d’ordre qui devrait nous venir à l’esprit devant le triste scandale des caricatures du Prophète, et devant cette attitude honteuse et grotesque des médias européens.
Autant nous pouvons être partisans de la liberté d’expression et laïcs convaincus, autant nous devons être conscients qu’il faille distinguer celle-ci de la provocation gratuite et de l’offense...