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Actualités - CHRONOLOGIE

COLLECTIONS - Au Cedarstamps, rue Mar Maroun, jusqu’au 28 février Les cartes postales des Tarazi, une aventure familiale qui date de 1902

Il y a ceux qui collectionnent par fétichisme, d’autres pour le plaisir d’amasser et d’autres encore pour accumuler les connaissances. Pour Camille Tarazi, il s’agit d’une affaire familiale. Il y a sept ans, le jeune homme s’est lancé un défi : amasser les cartes postales éditées par ses ancêtres et éparpillées aux quatre coins du monde. Aujourd’hui, il se trouve en possession de plus de mille cartes. Pour partager sa passion, il en expose aujourd’hui une grande partie au Cedarstamps, rue Mar Maroun, secteur Gemmayzé. C’est en faisant les brocantes avec son père que Camille Tarazi a réalisé, pour la première fois, l’importance des cartes postales portant le nom de ses aïeux. Dans cette famille d’antiquaires et d’artisans du bois, on se communique, de père en fils, l’amour de l’ancien. Piqué par la curiosité, le jeune homme se rend chez Fouad Debbas, grand collectionneur et auteur du livre Beyrouth, notre mémoire. Entre-temps, l’intérêt s’est mué en challenge. Nourri et encouragé par les conseils de Debbas, Tarazi se lance à la chasse aux cartes. À Damas, à Paris, par correspondance postale ou via Internet, il parvient à acquérir près de 1300 cartes. Elles sont toutes éditées par Dimitri Tarazi et son frère André Terzis L’aventure familiale de la carte postale a commencé avec Dimitri Tarazi et Fils. Les premières à être éditées datent du début de 1902. «Cette date a pu être avancée grâce aux oblitérations postales figurant sur les cartes et les hypothèses retenues par des éminents collectionneurs», précise le jeune Tarazi. Il a divisé l’exposition en plusieurs catégories. Il y a les scènes de ville et de paysages de l’Empire ottoman. «Il s’agit là de vues générales de grandes destinations touristiques telles que Beyrouth, Damas et Jérusalem. Ainsi que des villes de la région comme Tripoli, Sidon, Baalbeck, Alep, Palmyre, Jaffa, Smyrne… Sans oublier les villages tels que Sofar, Broummana, Baabda, Haouran, Cana, Hébron… Ces vues sont d’abord générales, d’autres se réfèrent à des quartiers bien précis (port, gare, place publique) et certaines se focalisent sur des bâtiments historiques (palais, églises, mosquées, temples romains…) ou encore des institutions éducatives (écoles, universités...).» Le cartophile a consacré un pan de l’exposition aux pèlerinages religieux mis en images: le Mur des lamentations et le temple de Salomon pour les juifs ; le Saint-Sépulcre, la Nativité, les 14 stations du Christ pour les chrétiens ; La Mecque, le Rocher de la mosquée d’Omar et la mosquée d’al-Aqsa pour les musulmans. Une dernière partie est enfin réservée aux «scènes et types». Certaines étaient prises dans des studios photographiques, d’autres dans le cadre naturel, notamment les souks, et d’autres encore dans les intérieurs de demeures typiques et originales au Liban et en Syrie. Rassembler des cartes, connaître leur destin, leur utilisation postale, s’intéresser à leur histoire. Tel est le but de Camille Tarazi. Mais il vise également à construire quelque chose, une collection, un monument à sa manière, pour rendre un hommage à ses aïeux. À visiter jusqu’au 28 février. M. G. H.
Il y a ceux qui collectionnent par fétichisme, d’autres pour le plaisir d’amasser et d’autres encore pour accumuler les connaissances. Pour Camille Tarazi, il s’agit d’une affaire familiale. Il y a sept ans, le jeune homme s’est lancé un défi : amasser les cartes postales éditées par ses ancêtres et éparpillées aux quatre coins du monde. Aujourd’hui, il se trouve en...